Tenrikyo Europe Centre

Loading ...

Discours du Service mensuel de mars '25

Hironori KOBAYASHI (Chef de la Maison de la mission Meiwa-Paris)

Balayer les poussières mentales est essentiel pour réaliser la Vie de Joie. Autrement dit, une Vie de Joie ne peut exister si ces poussières s'accumulent dans notre cœur. C'est pourquoi les éliminer est l'un des aspects les plus fondamentaux de la pratique de la foi.

Évidemment, la Vie de Joie ne s'adresse pas uniquement à ceux qui ont foi en cet Enseignement. Par conséquent, se débarrasser des poussières mentales est une nécessité pour tous les êtres humains.

Aujourd'hui, j'aimerais donc prendre un moment pour réfléchir à cette notion.

Que sont les poussières mentales ? Oyasama nous a enseigné qu'il en existe huit, telles que « Mesquinerie », « Convoitise », « Haine », « Égoïsme », etc. Je pense que vous les connaissez déjà bien. Il existe également des explications détaillées sur chacune d'elles.

Avant tout, je tiens à souligner que Oyasama a utilisé le mot « poussière » pour décrire l'attitude mentale qui entrave la Vie de Joie.

Actuellement, ma famille se compose de cinq membres : ma femme et trois garçons. Si nous ne faisons pas le ménage pendant deux ou trois jours, la poussière s'accumule sur le sol, les étagères, dans le salon, les chambres, la salle de bain et la cuisine.

À première vue, cela ne semble pas si sale, mais en passant le balai, on se rend compte de la quantité de poussière présente. Chaque fois, je suis étonné de voir d'où elle vient. Si nous laissons les choses en l'état pendant une semaine, une fine couche de poussière blanche devient visible sur les meubles et le sol.

Lorsque j'ai du temps, je nettoie soigneusement, mais quand ce n'est pas le cas, il m'arrive de faire comme si je ne voyais rien.

Dès que je commence à nettoyer, je découvre encore plus de poussière, parfois cachée sous ou derrière les meubles, ou encore sur des étagères en hauteur, hors de portée du regard. Plus je nettoie, plus il me semble qu'il y en a.

Trouver le bon moment pour faire le ménage n'est pas toujours simple. Idéalement, il faudrait nettoyer dès qu'un peu de poussière apparaît. Mais dans notre maison, cela signifierait faire le ménage en permanence !

Il serait peut-être plus pratique de faire le ménage à des heures fixes chaque jour. Cependant, cela conduit souvent à ne s'occuper que des mêmes endroits, tandis que les zones moins visibles sont négligées.

Même si un peu de poussière s'accumule sur les meubles ou le sol, cela ne perturbe pas immédiatement notre vie quotidienne. Et c'est encore plus vrai pour les endroits hors de vue. On peut facilement choisir d'ignorer cette poussière et la laisser s'accumuler pendant plusieurs jours. Mais elle ne disparaîtra jamais d'elle-même. Un jour ou l'autre, il faudra bien prendre un balai pour la faire disparaître.

L'idéal serait de nettoyer quotidiennement à heure fixe et de prendre le temps, une fois par semaine ou par mois, de s'occuper des endroits moins accessibles. Enfin, une ou deux fois par an, il faudrait aussi nettoyer les recoins où l'on ne va jamais, ainsi que sous et derrière les meubles volumineux.

Je pense que nous devrions également balayer la poussière mentale de la même manière. Le nettoyage quotidien peut être comparé au Service quotidien. Il est aussi possible de comparer le nettoyage hebdomadaire ou mensuel au Service Mensuel de chaque poste de mission ou de ce centre. De façon similaire, il serait possible de comparer le nettoyage une ou deux fois par an aux Grands Services de printemps et d'automne.

Mais alors, suffit-il de faire le Service pour éliminer les poussières mentales ?

Avant tout, je pense qu'il est nécessaire de reconnaître la poussière mentale qu'il faut balayer. Réfléchissons donc à ce qu'elles sont réellement.

La question n'est pas de savoir si nous avons des poussières mentales ou non. Il y a de la poussière dans l'air de cette salle de prière, même si nous ne la voyons pas. De même, nous avons tous des poussières mentales dans notre cœur. Ce qui importe, c'est de les balayer et de réfléchir à la manière de le faire.

Réfléchissons à des exemples de poussière mentale.

Lorsque nous avons faim, nous désirons manger. C'est un instinct naturel. Sans lui, la vie disparaîtrait. Ressentir la faim est une bénédiction d'Oyagami. Ce n'est donc pas une poussière.

Mais qu'en est-il du désir de manger un peu plus pour être pleinement rassasié ? Ou du souhait de manger quelque chose de plus savoureux ? Et si nous voulons accompagner ce repas d'un bon vin ? Est-ce une poussière mentale ?

Lorsque nous manquons de nourriture, nous voulons simplement manger, peu importe quoi. Mais une fois rassasiés, nous recherchons une meilleure qualité. De plus, nous cherchons à obtenir cette nourriture plus facilement, en plus grande quantité et à moindre coût.

Ces efforts contribuent au développement technologique et social, ce qui rend difficile de les nier. Cependant, je me demande jusqu'à quel point nous devrions chercher à obtenir davantage. En d'autres termes, à partir de quel point cela se transforme-t-il en poussière ? Il n'y a pas de frontière ou de critère clair. C'est pourquoi nous avons tendance à établir nos propres critères, selon ce qui nous arrange.

Même lorsque nous pensons agir pour le bien des autres, de notre communauté ou de la société, des poussières peuvent naître. Si nous nous convainquons que nous sommes dans le juste et que notre cœur est pur, c'est peut-être déjà le signe que nous commençons à accumuler des poussières. Autrement dit, ces impuretés surgissent de partout.

Certaines poussières viennent de l'intérieur, d'autres de l'extérieur. Cependant, ces deux types de poussière sont mélangés, il est donc difficile de les distinguer. La poussière mentale des autres peut devenir la nôtre, et la nôtre peut se propager aux autres.

Par exemple, la « convoitise » chez l'un peut susciter de la « mesquinerie » chez un autre. L'« égoïsme » peut engendrer de la « haine ». Ces impuretés se propagent, changent de forme et finissent par revenir à nous.

C'est ainsi que naissent les conflits, qu'ils soient personnels ou sociaux. En cherchant à résoudre ces tensions, il arrive que nous en accumulions encore davantage en critiquant les autres.

De nos jours, avec les progrès technologiques, nous pouvons être affectés par les poussières de personnes que nous ne connaissons même pas, à l'autre bout du monde. De la même manière, nos propres impuretés peuvent être diffusées instantanément à grande échelle.

Pour balayer cette poussière mentale, il n'y a pas d'autre moyen que de s'en remettre à la bienveillance d'Oyagami. En d'autres termes, il n'y a pas d'autre moyen que de faire le Service. Ce qui importe le plus, je pense que c'est l'attitude du cœur lorsque l'on fait le Service.

Nous entendons et prononçons souvent l'expression : « Exprimons notre gratitude pour la protection d'Oyagami. » Pourtant, dans le quotidien, il est difficile de conserver en permanence un sentiment de reconnaissance envers cette protection. C'est pourquoi, au moins durant le Service, nous devrions cultiver cette gratitude. Cependant, même cela s'avère plus difficile qu'on ne l'imagine.

Même en débutant le Service avec un sentiment de gratitude, Il m'arrive fréquemment de penser à autre chose après seulement une minute, et le Service se termine avant même que je ne m'en rende compte.

Je considère cela comme une sorte de baromètre révélant la poussière accumulée dans mon cœur.

En général, 10 minutes suffisent pour accomplir le Service assis. Si l'on s'y met sérieusement, 10 minutes semblent être courtes pour y parvenir facilement. J'essaie tous les jours en pensant que cela va marcher, mais malheureusement je n'y suis pas encore parvenu. Cependant, je veux le continuer sans abandonner.

Si vous n'avez jamais essayé, je vous propose de le faire ce soir ou demain matin.

Si on vous demande ce qu'est la foi, comment répondriez-vous ? Bien sûr, il n'y a pas de réponse claire.

Cependant, faire l'effort d'exprimer sa gratitude pour la protection d'Oyagami pourrait être l'une des réponses possibles.

Lorsqu'une situation nous est favorable, nous ressentons spontanément de la gratitude, sans même avoir besoin d'y réfléchir. Mais dans bien des cas, les circonstances ne sont pas aussi favorables.

C'est pourquoi la gratitude demande un effort. Et peut-être cet effort peut-il devenir le balai qui nous permet de balayer la poussière accumulée dans notre cœur.

Nous sommes actuellement la dernière année de « Trois-ans, Mille-jours » du 140e anniversaire de la disparition d'Oyasama. On pourrait dire que c'est l'occasion, une fois tous les dix ans, de faire un grand ménage de la poussière accumulée dans nos cœurs.

Aujourd'hui, j'ai partagé avec vous cette réflexion sur la poussière du cœur. J'espère que cela pourra, d'une manière ou d'une autre, être utile à votre foi.

Je vous remercie de votre attention.

Archives