Tenrikyo Europe Centre
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Yoshihisa HASEGAWA (Membre du comité du TEC)
Je suis très heureux d'avoir pu célébrer le Service Mensuel du mois de novembre avec vous. Aujourd'hui, c'est à moi qu'a été confié le discours de fin de service et je vous remercie de bien vouloir m'accorder votre attention.
Alors, depuis que l'on m'a désigné, j'ai beaucoup réfléchi sur le thème à aborder et fini par décider de parler de L'Okakisage, que nous lisons au Centre chaque dimanche lors des services du matin et du soir.
Comme vous le savez, depuis le mois juillet de cette année, j'ai été muté ici au TEC, Tenrikyo Europe Centre. Avant cela, j'ai longtemps travaillé au sein de l'Association culturelle qui se trouve à Châtelet. Bien entendu, à cette époque aussi, j'avais l'occasion de le lire au TEC mais je dois dire que depuis ma mutation, j'éprouve un intérêt sans cesse grandissant pour cette transcription qui nous indique sans détour la ligne directrice à suivre; voilà donc pourquoi j'ai choisi L'Okakisage comme sujet principal de mon discours aujourd'hui.
L'Okakisage correspond à une transcription imprimée des directives divines que les nouveaux Yobokus reçoivent, quand ils assistent à la conférence d'après réception du Sazuke. Au TEC, nous l'avons retranscrit à l'ordinateur et plastifié comme cela.
Comme le savent ceux qui ont déjà reçu le don du Sazuke, L'Okakisage est conservé précieusement dans un enveloppe comme cela, en étant souvent disposé à côté de l'autel chez les Yoboku.
Si L'Okakisage est donné aux nouveaux Yoboku, le jour où ils reçoivent le Sazuke, c'est pour qu'ils gardent bien ancrés au fond de leur cœur les principes de l'enseignement, faisant de cette journée un nouveau départ dans leur vie en tant qu'instrument d'Oyasama, notre fondatrice.
Il n'est pas rare qu'il soit lu dans les églises de Tenrikyo. D'ailleurs, beaucoup de fidèles le connaissent par cœur.
L'Okakisage a été compilé et autorisé en juillet 1890. Avant cela, chacun de ceux à qui était accordé le don du Sazuke se voyait recevoir une transcription spécifique des directives divines, qui subissaient ainsi quelques variations.
Cependant, comme les instructions fournies ne différaient guère d'une personne à l'autre, un texte compilé a été adopté comme Okakisage, afin qu'il soit présenté de manière identique à tous ceux assistant aux conférences d'après réception du Sazuke.
Bon, voyons voir brièvement ce qui est écrit.
« Sah, sah, Etape par Etape, encore et encore je vous ai conduits au siège et au jour d'aujourd'hui, je vous place à ce siège qui régit le principe de votre vie entière. Comprenez bien clairement l'ordre suivi pendant le siège. Dans cet ordre suivi pendant le siège, je vous éveille au principe de votre vie entière. Comprenez-moi bien: je vous éveille au principe de votre vie entière. »
Cela commence par une déclaration visant à transmettre les principes de l'enseignement divin, en nous demandant de les garder durant toute notre vie dans un cœur résolu comme au jour de la réception du Sazuke. Mais, en ce qui me concerne, franchement parlant, je regrette de ne plus pouvoir me rappeler le jour où j'ai reçu le Sazuke. J'avais 18ans. A cette époque, encore jeune, je n'étais pas en mesure de me rendre compte de l'importance que constituait le fait de recevoir le Sazuke. Mais au fur et à mesure qu'Oyagami m'accompagnait sur son chemin, je me suis intéressé à l'enseignement. Enfin, l'idéal serait bien entendu de toujours conserver l'état de cœur qui était le nôtre le jour du Sazuke, mais il n'y a jamais de date limite pour commencer à parcourir le chemin de Dieu. Que ce jour dit survienne demain ou dans un an, il n'est jamais trop tard.
« Je ne dis rien de difficile. Je ne vous dis pas d'agir comme ceci ou comme cela, je ne le peux pas. Si vous comprenez ce que je ne dis pas et qui est impossible à dire, alors ma vérité vous deviendra claire. »
Dieu-Oyagami ne nous donne pas d'ordre direct. C'est nous qui allons trouver sa volonté par la méditation ou par la réflexion. Et si nous faisons les efforts de lui répondre avec une pure sincérité, Oyagami la reconnaîtra. Oyagami n'attend pas de nous une croyance formelle ou superficielle. La validation divine sera prise en compte uniquement à travers la sincérité dont nous ferons preuve.
« Maintenant, s'il s'agit de l'homme, son corps est un prêt de Dieu, un emprunt à Dieu, seul son cœur lui appartient en propre. »
Il faut bien comprendre d'abord le principe de la “ Chose prêtée / empruntée” et le fait que seul notre cœur nous appartient en propre.
« S'agissant du cœur, au fil des jours, au fil du temps, je le reconnais, pour ce qu'il est au fil des jours au fil du temps, quels que soient ses états et ses dispositions. Et, dans ma reconnaissance se trouve le principe de ma liberté totale. Inutile de vous demander d'où vient cette liberté totale. Elle ne tient qu'à l'esprit de chacun »
A propos de notre attitude mentale, le plus important concerne l'usage que nous faisons au quotidien de notre cœur. Dieu reconnaît notre disposition de cœur telle qu'elle est, bonne ou mauvaise.
« Au fil des jours, au fil du temps, je ne dis qu'une seule chose : la sincérité au fil des jours au fil du temps.
Même si de prime abord un cœur sincère peut vous sembler de peu de poids, il n'est rien de plus ferme et de plus persistant. La sincérité est la Loi du Ciel. »
Ici, dieu nous apprend que le plus important est de faire preuve de sincérité, traduit par le mot « Makoto » qui est écrit en idéogramme comme cela. Oyagami nie catégoriquement l'idée d'une mésestimation de la valeur de sincérité chez les hommes. Il insiste même: «Il n'est rien de plus ferme et de persistant» et puis « La sincérité est la Loi du Ciel ».
Mais alors, quelle est la signification littéraire du mot « Makoto », traduit dans ce texte en français par « la sincérité. »
Dans le Tenrikyô, le sens de l'expression « le cœur de Makoto » est enseigné comme le cœur disposé à sauver les autres et le cœur ouvert et réceptif à tout ce qui se passe autour de soi en les considérant comme des messages de l'amour de Dieu.
En revanche, quel est le sens général de Makoto ? Dans le dictionnaire de la langue japonaise, il est défini comme un état sans mensonge ni fausseté. Mais en interprétant l'écriture du kanji qui le compose, il nous est possible d'imaginer le sens d'origine. Cet idéogramme est composé de deux caractères de significations différentes. La partie à votre gauche, représente la parole et celle à votre droite signifie les actions d'achever, d'accomplir et de consolider. Je pense que cela nous donne des informations complémentaires afin de saisir la signification du mot.
Ainsi, nous pourrions donner au « cœur de Makoto » la signification suivante : à savoir le cœur enclin à accomplir avec résolution ce que l'on a dit.
D'ailleurs, Shôin Yoshida, un des intellectuels japonais de la fin de l'époque d'édo, ayant fortement contribué à la restauration de Meiji, a donné ses trois propres interprétations de l'expression Makoto no kokoro, cœur de Makoto.
Il s'agit du cœur qui,
premièrement : met en pratique ce que l'on pense.
Deuxièmement : se concentre sur cette mise en pratique
Et troisièmement : continue, persévère jusqu'à ce qu'elle se réalise.
Je ne sais pas si le mot « sincérité » renferme toutes ces significations, mais, en plus d'avoir un cœur sincère pour sauver les autres, Oyagami, ne nous demanderait-il pas aussi ces trois choses ?.
Je reviens sur la suite de L'Okakisage.
« Etant la Loi du Ciel, elle est immédiatement reconnue, immédiatement rendue. Tel est le principe. Comprenez-le bien.
De plus, quand la sincérité habite vos cœurs, il en résulte chez vous un parfait accord. Alors, le monde dira « c'est ça» et ceux qui seront dignes de cette admiration jouiront de ma liberté totale en vertu de leur constante sincérité. Saisissez –le bien. »
Les gens, nous regardant vivre heureux pour de vrai, comprendront alors ce que nous disions à propos d'Oyagami qui nous accorde toute sa protection à la mesure de notre sincérité de cœur au quotidien.
« De plus, je dis : dévouement, efforts. Dans l'acte de se dévouer, de faire des efforts, j'entends se sauver mutuellement. Et se sauver mutuellement est un principe de mon Enseignement. Celui qui sauve autrui agit en vertu de la véritable sincérité et en sauvant il se sauve lui-même. Saisissez le bien. »
Et aussi, il nous apprend qu'en fournissant les efforts de dévouement, nous pouvons bénéficier de la grâce d'Oyagami qui transforme le grand malheur en petit, et le petit malheur en rien.
« Encore une autre chose, qui est primordiale : être partout un exemple, que votre explication sur mon enseignement se base sur votre propre comportement quotidien dans votre travail. Voilà qui est très important. »
Un des 2 éléments essentiels en tant que Yoboku, est d'avoir un cœur sincère en permanence, notamment dans notre travail. On entend de temps en temps dire que « Dans l'église, je peux adopter sans honte un comportement bien digne d'un fidèle de Tenrikyo. Mais à la maison ou au lieu de travail, je suis différent, comme si je n'avais rien retenu ni rien à appliquer de l'enseignement de Tenrikyo.» Malgré toutes les difficultés, Oyagami nous demande de faire des efforts et d'être partout un exemple de compétence et de comportement.
« Et puis, que vous fassiez preuve de piété filiale, c'est aussi très important. Sachez que ces deux principes n'en font qu'un dans la Loi du Ciel. »
L'autre élément primordial, c'est l'amour que l'on porte à ses parents mais aussi celui que les parents portent à leurs enfants. Etre un exemple dans le travail et manifester l'amour parental et filial, voilà les deux principes à garder dans notre cœur.
« Sah, Veillez désormais à ne jamais altérer ces principes.»
Cela se termine donc par la demande d'Oyagami de garder longtemps ces principes au fond de nous.
En résumé , L'Okakisage nous enseigne une disposition d'esprit fondamental que nous, fidèles de Tenrikyô, devons maintenir en permanence. En particulier, il souligne l'importance de la compréhension de l'enseignement « Kashimono-Karimono, chose prêtée/empruntée », il nous exhorte à cultiver toujours plus dans notre vie professionnelle le cœur de « Makoto » afin d'être un exemple, et enfin de pratiquer la piété filiale et parentale.
Voilà, je vous conseille de le lire tranquillement chez vous quand vous en aurez le temps. Cependant, une seule lecture n'est pas suffisante pour en saisir le sens profond. Il est conseillé de le lire à plusieurs reprises et à tout moment.
Je termine en citant un osashizu, prescrition divine.
Vous avez assisté au Besseki à 9 reprises pour accomplir le cycle. Il suffit de lire l'Okakisage. Mais deux fois au lieu d'une seule fois, trois fois plutôt que deux fois, quatre, cinq, six fois... vous comprendrez mieux mes principes.