Tenrikyo Europe Centre

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Discours du Service mensuel de juillet '23

Simon PATTERSON (Chef du Tenrikyo UK Centre, Chef de la Mission Tenrikyo Sakurai Londre)

Les anniversaires d'Oyasama sont célébrés tous les 10 ans afin de commémorer le jour où Oyasama a renoncé à son corps physique et s'est retirée de la vie matérielle le 26 janvier 1887 dans le but de hâter notre maturité spirituelle. Dans la Quatrième Instruction, le Shimbashira nous encourage à mener vigoureusement notre marche pour le Salut tout en mettant en pratique l'Enseignement avec pour boussole son Modèle.

Le modèle Divin montré par Oyasama toujours vivante fait référence aux 50 années depuis le jour où Oyasama, Miki Nakayama, est devenue le temple de Tsukihi, le 26 octobre 1838, jusqu'au jour où elle renonça à son corps physique le 26 janvier 1887. Miki Nakayama était jusqu'alors une simple femme et mère de 40 ans. C'est à partir de ce jour du 26 octobre 1838 que le parcours de 50 ans d'Oyasama en tant que Modèle Divin a débuté.

Oyasama devint le Modèle Divin en plongeant au plus profond de la pauvreté. Je pense qu'il est important de bien comprendre la signification de cet acte. Oyasama n'est pas soudainement tombé dans la pauvreté parce qu'elle est devenue le temple de Tsukihi. Oyasama s'était mariée et entrée dans une famille aisée dans un sympathique village rural du nom de Shoyashiki. Son mari était considéré comme le chef de ce village et ils menaient une vie confortable.

Toutefois, lorsqu'elle devint le Temple de Tsukihi, elle a souhaité montrer à nous, les êtres humains, l'importance d'être reconnaissant envers tout ce que nous recevons et vivons. C'est ainsi que la première action qu'elle mena avait été de se débarrasser de tous ses biens pour les offrir à ceux dans le besoin. Elle fit même démonter la maison familiale afin de montrer à ses voisins et son entourage combien les objets matériels sont insignifiants et qu'il est bien plus important d'aider les personnes en difficultés et de vivre une vie modeste plutôt que de vivre une vie matérielle réussie.

Dans le Chapitre 3 « Le Cheminement » de la vie d'Oyasama, il est écrit :

Oyasama, une fois devenue le Temple de Tsukihi, se hâta de plonger jusqu'au fond du dénuement en se dépouillant de tous ses biens: objets de sa dot, vêtements, nourriture

Dans son désir de sauver l'humanité entière, elle montrait par son propre exemple le Modèle de la voie du Salut et enseignait qu'en se dépouillant de tout, en renonçant à tout attachement, le cœur devenait lumineux et que le chemin de la Vie de Joie alors s'ouvrait de lui-même.

Au départ, les villageois, y compris sa propre famille, ont cru qu'elle était certainement folle ou possédée par un mauvais esprit. Mais Oyasama répondit simplement en souriant :

Je ne saurais laisser partir quiconque est venu dans cette maison sans qu'il ait la joie au cœur, car pour moi, Parent, tous les êtres de ce monde sont mes enfants.

Afin de montrer à tous les habitants du village et les environs qu'elle était gentille, douce et de très bonne volonté, Oyasama commença à enseigner la couture. Les villageois commencèrent ainsi à réaliser qu'elle n'était ni folle ni possédée. A cette époque, son fils ainé Shuji avait également commencé à ouvrir une école et à enseigner la lecture et l'écriture aux enfants du village, afin de montrer à quel point la famille était prête à aider les autres.

En 1853, lorsqu'Oyasama avait 56 ans, son mari Zenbei qui avait alors 66 ans, disparut pour renaître. La même année, Oyasama envoya sa fille cadette Kokan de 17 ans, ainsi que trois autres personnes dans la ville de Naniwa non loin d'Osaka pour répandre le nom de Dieu en récitant « Namu Tenri O No Mikoto, Namu Tenri O No Mikoto », le tout accompagné du son du claquoir. Ceci marque également, et c'est important, le début de la propagation de l'enseignement de Tenrikyo.

L'année suivante, en 1854, lorsqu'Oyasama avait 57 ans, elle commença à accorder le Don de l'accouchement aisé. C'est une étape importante dans son cheminement en tant que Modèle car l'accouchement était risqué pour les femmes. Les gens commencèrent enfin à reconnaître ses pouvoirs divins mais également à écouter ses paroles. Oyasama avait prononcé les paroles suivantes à l'époque :

Ne te fais absolument aucun souci. Mets ta confiance en Oyagami et tu accoucheras en toute tranquillité.

Quelques années plus tard, lorsqu'Oyasama avait 60 ans, Kokan lui annonça un jour qu'il n'y avait plus de riz à la maison. En entendant cela, Oyasama lui répondit :

Dans ce monde, il y a des gens malades qui souffrent sans rien pouvoir avaler, même s'ils ont des montagnes de nourriture, même s'ils ont de l'eau à leur chevet. A bien y réfléchir, nous avons bien de la chance, nous. Quand nous buvons de l'eau, elle a du goût pour nous. Oyagami nous comble.

Le Shimbashira a écrit comme-ci dans sa Quatrième Instruction :

Elle montra l'importance de vivre avec la gratitude envers les innombrables bienfaits d'Oyagami quelle que soit la situation, pourvu que nous suivons la Voie.

Dans nos ouvrages sacrées La Doctrine de Tenrikyo et La Vie d'Oyasama, nous pouvons lire le récit complet du Modèle divin d'Oyasama. Je vous conseille à tous de les lire en cette période importante des Trois ans milles jours en vue du 140ème anniversaire de la disparition d'Oyasama qui sera célébré le 26 janvier 2026.

Durant le Modèle divin de 5O ans, Oyasama nous a enseigné le chemin vers la Vie de Joie que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Tenrikyo. Elle nous enseigna les danses de la main et les instruments pour le Service, la Vérité sur l'Origine et les dix fonctions protectrices d'Oyagami, les huit poussières mentales, l'esprit de Tanno, le Corps prêté-emprunté, le Sazuke, le Hinokishin et elle rédigea également l'Ofudesaki, l'ouvrage le plus sacré dans le Tenrikyo. Et le plus important par-dessus tout et que malgré les années de difficultés et même d'emprisonnement, Oyasama est toujours restée joyeuse et nous a même enseigné de toujours être reconnaissant et de remettre toute notre confiance en Dieu-Parent même dans les situations les plus dures.

Plus encore, dans la Quatrième Instruction, il nous est rappelé qu'Oyasama nous a enseigné qu'il faut penser aux autres avant de penser à soi :

Celui qui sauve autrui sera sauvé lui-même

J'avais 26 ans lorsque je suis devenu Yoboku le 15 janvier 1986, il y a justement 37 ans soit 11 jours avant le 100ème anniversaire de la Disparition d'Oyasama. J'avais suivi les trois premiers cours de Besseki l'année précédente, juste avant que ma femme et moi nous nous marions. C'était la première fois que je retournais au Jiba. Je me souviens m'être vraiment senti comme chez moi et je peux encore me rappeler l'odeur du tatami neuf dans les salles de prière Est et Ouest. Je me souviens aussi de la première fois que j'ai assisté au Service mensuel du Jiba, l'atmosphère était incroyable, assis sur le tatami et entouré de centaines d'autres personnes priant et chantant les chants enseignés par Oyasama. J'aime beaucoup m'asseoir sur le tatami et autrefois, j'appréciais même m'asseoir à la japonaise, en « seiza », ce que je ne saurais plus faire aujourd'hui ! Pendant le Service, mon corps avait commencé à me faire mal à force d'être assis par terre pendant si longtemps. Soudain, j'ai senti quelqu'un me masser les épaules, ce qui m'a énormément soulagé. Je me suis retourné pour voir quelle était cette personne en train de me faire des massages mais il n'y avait personne ! Aujourd'hui encore, je pense qu'il s'agissait d' Oyasama avec ses mains fortes mais douces.

Je suis retourné au Jiba plusieurs fois depuis cette expérience et à chaque fois, je suis rempli de gratitude pour l'amour parental chaleureux de Dieu-Parent et d'Oyasama qu'on ressent fortement en ce lieu. La dernière fois que j'y suis retourné, c'était pour la Grande Célébration de Printemps en janvier 2020, juste au moment où la Covid-19 commençait à se répandre. Je suis vraiment très reconnaissant envers les protections de Dieu qui nous a permis de visiter notre église, l'église d'affiliation, notre grande église, ainsi que le Jiba juste avant le confinement. Au cours des 2 années suivantes, au UK Centre, nous avons dû faire face à la distanciation sociale, effectuer le Service mensuel en Visio maintes fois et essayer d'encourager et garder tous les fidèles dans une humeur joyeuse. Cela fait 3 ans que je n'ai pas pu retourner au Jiba en raison de la pandémie et j'éprouve aujourd'hui un fort désir d'y retourner. Je suis très reconnaissant que nous puissions nous y rendre pour la Grande Célébration d'Automne en octobre prochain, j'ai hâte de ressentir à nouveau l'amour parental au Jiba et au sanctuaire d'Oyasama.

J'attends également avec impatience le 26 janvier 2026, j'ai l'intention d'assister à la Grande Célébration de Printemps qui correspondra au 140ème anniversaire de la Disparition d'Oyasama mais aussi à ma 40ème année en tant que Yoboku. J'espère que beaucoup d'entre vous présents aujourd'hui se rendront au Jiba pour cette célébration, je suis sure qu'Oyasama en sera très heureuse.

Je vous remercie pour votre écoute.

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