Tenrikyo Europe Centre
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Masanori TSUZUKI (Membre du TEC)
Nous venons de célébrer à l'unisson des cœurs et dans la joie le Service mensuel de mai, et ce fut une splendide cérémonie. C'est à moi qu'il incombe aujourd'hui de prononcer le discours. Je suis encore un novice, et peu capable de prononcer un discours cohérent, je ne suis pas non plus doué en français, et je dirai parfois des choses difficilement compréhensibles, mais je vous prie de bien vouloir rester ici pendant un moment encore.
Comme vous le savez, c'est en cette année que débute la période des trois ans, mille jours conduisant au 130e Anniversaire d'Oyasama, et nous voici au milieu des « activités de l'anniversaire » ainsi nommées. Si l'on parle des activités de l'anniversaire, il est certain que l'on a envie de préparer de nombreux événements particuliers, mais il ne s'agit pas de cela: en fait, le sens de cette préparation de l'anniversaire, c'est de réaliser de manière plus parfaite les activités habituelles, nos activités individuelles, celles des églises, celles des unités régionales.
Bien sûr, on ne désigne pas sous le nom d'activités de l'anniversaire ce que chacun fait à sa guise, mais j'imagine qu'il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas le temps de fréquenter les églises, les missions ou le TEC, des personnes qui ne savent pas quelle sont les activités habituelles qu'elles devraient faire. En octobre de l'année dernière, M. le Shimbashira, dans la Troisième Instruction qu'il a proclamée en vue de l'anniversaire, a indiqué de façon compréhensible comment se préparer et comment employer chaque jour.
Donc, au début de cette Troisième Instruction, M. le Shimbashira a déclaré :
« Aux approches du Cent trentième Anniversaire de la Disparition d'Oyasama, je présente mes réflexions pour inviter tous les fidèles et yôboku dans la détermination de leur maturité d'esprit et dans le déploiement de leurs activités à l'union des cœurs. »
De plus, une dizaine d'années auparavant, la Deuxième Instruction, qui précédait le 120e anniversaire, se conclut par ces mots :
« Je désire vivement que tous les fidèles agissent en exaltant leur ardeur et achèvent leur tâche à l'unisson des cœurs. »
De cela, j'induis que l'expression « dans l'union des cœurs » ou « à l'unisson des cœurs » est une expression-clé. Je crois que vous savez tous déjà de quoi il s'agit, mais aujourd'hui c'est de cette « unisson des cœurs » que je souhaite vous entretenir.
J'ai dit au tout début que « nous avons célébré le Service mensuel à l'unisson des cœurs », et cette expression de « célébrer ou exécuter à l'unisson des cœurs », tout le monde l'emploie lorsqu'on se réunit dans un endroit pour célébrer un événement ou une cérémonie. En outre, c'est un slogan fréquemment utilisé dans les sports d'équipe, dans les concerts, dans les chorales. C'est pourquoi, pour parler de « l'unisson des cœurs », il y a des personnes qui emploient cette expression pour dire que les cœurs sont unis lorsque tout le monde s'assemble dans un même lieu et y fait ensemble une même chose.
Cependant, dans son Sermon de la Grande Célébration de Printemps, M. le Shimbashira a déclaré:
« l'union des cœurs, c'est que chacun remplissant fermement son rôle, tous visent un même et unique objectif et préservent ainsi l'harmonie de l'ensemble. »
Puis il a indiqué ce qui entre autres est nécessaire à cet effet:
« Pour viser un même et unique objectif, tous les membres concernés doivent accepter cet objectif et le partager. De plus il est nécessaire de coopérer, chacun connaissant son rôle et l'accomplissant en étant conscient de la relation qui l'unit aux autres. »
Par exemple, lors d'un événement, chacun se voit attribuer un rôle. Celui qui est doué en dessin fabriquera les affiches et les prospectus, celui qui est doué en langue s'occupera de traduire, etc. A notre époque, du fait qu'on peut envoyer un courrier électronique, quelqu'un qui sait comment faire peut facilement adresser une demande, même à destination d'un pays lointain. En fait, on a même vu jusqu'à récemment des personnes de Tenri au Japon demander l'affiche du « Pot Amical », cette réunion d'échanges entre étudiants de japonais et de français qui a lieu chaque mois à l'Association Culturelle Franco-Japonaise de Tenri.
Bien sûr, les personnes qui habitent au loin ne peuvent pas participer à un événement au jour dit. De plus elles ne peuvent pas connaître directement les personnes qui ont participé aux événements ou celles qui les ont organisés, les personnes qui ont fait les affiches et les prospectus qu'elles ont regardés ou distribués, ou encore les personnes qui ont traduit les discours qu'elles ont écoutés ou les brochures qu'elles ont lues. Mais c'est précisément la coopération de ces personnes que l'on ne voit pas qui permet à l'événement de se dérouler naturellement et sans encombre. Même s'il y a des personnes éloignées, ou encore des personnes que l'on ne connaît pas directement, unir nos cœurs sur la base d'un objectif unique, c'est cela, je crois, que l'on nomme « l'unisson des cœurs ».
Je me sens confus de vous en parler, mais pendant les trois ans environ qui se sont écoulés depuis ma venue en France, il m'est souvent arrivé de ne pas pouvoir participer aux événements du TEC, en raison de mon travail à l'Association Culturelle. Il m'est aussi arrivé de demeurer seul à l'Association Culturelle en faveur des autres personnes qui y travaillent. En de tels moments, j'éprouve d'une manière ou d'une autre un sentiment de tristesse, et ne me trouvant pas au TEC, il m'est difficile de m'intéresser aux événements qui s'y déroulent. Non seulement cela, mais si ce jour-là précisément j'étais débordé de travail à l'Association Culturelle, ou si divers problèmes surgissaient, il m'est même arrivé de ressentir du mécontentement et de me demander par exemple « Pourquoi y a-t-il un événement au TEC un jour pareil ? »
En y pensant maintenant, je vois que je ne me suis pas du tout rendu compte du rôle que je devais remplir. « J'étais triste de ne pas pouvoir participer à l'événement », « J'étais débordé de travail à l'Association Culturelle », ces phrases montrent que je ne pensais qu'à moi-même. Le rôle que je devais remplir à ce moment-là, c'était que, en étant moi-même bloqué à l'Association Culturelle, je permettais aux autres membres de participer à l'événement du TEC, c'était que, travaillant résolument à l'Association Culturelle jusqu'à faire la part qui incombe à tous les membres, je permettais aux personnes qui travaillaient à l'Association Culturelle ce jour-là de ne pas le ressentir comme un fardeau. Je pense que c'est ce à quoi font référence ces paroles de M. le Shimbashira : « coopérer, chacun connaissant son rôle et l'accomplissant en étant conscient de la relation qui l'unit aux autres ». Si j'avais pu agir ainsi, je n'aurais pas été triste de ne pas pouvoir participer à l'événement, j'aurais eu au fond de moi l'impression de travailler le cœur à l'unisson de ceux des personnes qui participaient à l'événement.
Bien. Après avoir décidé des circonstances, de la date, du lieu, de la participation et de l'objectif de l'événement comme je viens d'en parler, je suis à même d'établir un programme pour le préparer. Connaissant clairement le rôle qui m'est imparti, je comprends grosso modo comment je peux me relier à mon entourage dans l'ensemble de la tâche. De plus, je peux également répondre à chaque fois aux difficultés qui surgissent une fois que l'on s'est attelé à la tâche.
Toutefois, concernant les activités de l'anniversaire pendant les trois ans, mille jours, comme je parle du monde invisible de la foi, on ne peut pas dire que la préparation a été bien faite parce qu'un planning a été achevé. Par ailleurs, c'est une très bonne chose que le Tenrikyô se répande actuellement dans le monde entier, mais les pays diffèrent par la culture, les coutumes et l'organisation sociale. Ils diffèrent aussi par le climat, et par l'heure. Dans de telles circonstances, comment faire pour que, comme M. le Shimbashira l'a demandé dans l'Instruction, « les cœurs de l'église tout entière soient unis ».
Il y a environ 110 ans, en 1902, concernant la période des trois ans, mille jours en vue du 20e Anniversaire, période qui allait débuter l'année suivante, on trouve les mots suivants dans l'Osashizu:
« A partir d'aujourd'hui, être capables de s'unir d'un seul cœur, voilà l'essentiel. Il faut que votre pensée concorde parfaitement avec le principe de la Voie. »
« Désormais, en toutes choses, il faut marcher sur une seule ligne, avec intégrité. »
« Plutôt que la richesse extérieure, la richesse du cœur: voilà ce que Dieu désire. Il n'est nul besoin d'ornement. »
« Et maintenant il s'agit du Vingtième (Anniversaire) … Vous avez certainement votre idée là-dessus, c'est tout à fait normal. C'est normal, mais ne comptez pas sur moi pour vous demander de faire ceci ou cela. A partir de maintenant, redoublez plutôt d'efforts pour marcher au plus juste, jour après jour. Allez, allez ! que tous s'affermissent dans l'intégrité ! »
« Voyez ! Si vous m'offrez votre confiance, je l'accepte, je l'accepte. Dieu ne saurait accepter ce qui est fait à contre-cœur en se lamentant. Plutôt qu'avec de lourds trésors, venez à moi avec une once de sincérité au cœur et je vous accepterai. Comprenez cela et vous aurez tout compris. »(Extraits de l'Osashizu du 20 juillet 1902)
Ici, il est dit que « l'essentiel, c'est d'être capables de s'unir d'un seul cœur. » Et que pour ce faire, il nous est demandé « que notre pensée concorde parfaitement avec le principe de la Voie. » En d'autres termes, qu'il faut en toute chose consacrer son cœur à la dévotion totale à Dieu. Il nous est enseigné que si nous agissons ainsi, Dieu l'acceptera. De même qu'il est enseigné ceci : « Il n'est nul besoin d'ornement », « Dieu ne saurait accepter ce qui est fait à contre-cœur en se lamentant. Plutôt qu'avec de lourds trésors, venez à moi avec une once de sincérité au cœur et je vous accepterai. », si nous agissons en souhaitant que notre entourage pense à nous, si nous agissons de manière déraisonnable, avec le sentiment d'être sous pression, quels que soient les efforts que nous fassions, il sera difficile de faire accepter ces efforts par Dieu. Il est important que chacun, selon sa position, selon son point de vue, détermine son cœur à faire les efforts qu'il peut faire, en se tournant vers la période de l'anniversaire. Si chacun détermine son cœur en accord avec le Principe de la Voie, alors l'Eglise tout entière s'unira d'un seul cœur. Déterminer son cœur en accord avec le « Principe de la Voie », de même que cela est dit plusieurs fois dans l'Instruction, c'est avoir un cœur qui sauve. Dans la vie de tous les jours, même pour une chose insignifiante, agir en faveur de quelqu'un, conseiller un proche dans l'embarras, collaborer à la solution d'un problème. Même si l'on n'a pas de lieu pour agir, il est important de vivre toujours empreint de ce sentiment.
Bien. Tout comme il est dit parmi les citations précédentes, « c'est tout-à-fait normal », les directives et les objectifs des activités en vue de l'anniversaire sont évidemment nécessaires. Autour de l'Instruction, les annonces de l'Eglise Mère, ou les efforts et résolutions du cœur des régions ou des églises nous permettent d'unir nos cœurs de manière plus approfondie et plus directe dans le Principe de la Voie. De plus, comme il y a de tels objectifs, si nous avons des camarades avec qui les réaliser, notre motivation s'accroît, et nous pouvons partager nos informations et nos avis, comme « moi, je fais comme ça », « est-ce que c'est bien si je fais comme ça ? ».
Pour la saison des trois ans, mille jours ici en Europe, il a été défini 4 objectifs de maturité et 2 résolutions du cœur pour satisfaire aux directives des activités que sont « avancer avec détermination vers la maturité d'esprit - réaliser le salut d'autrui ». Je pense que vous tous les connaissez, mais je les cite à nouveau.
« Effectuons le Service »
« Apportons de l'aide à notre entourage »
« Administrons le Sazuke »
« Transmettons aux enfants la joie de la foi »
A ces quatre objectifs de maturité ont été ajoutées deux résolutions du cœur, à savoir « Un objectif pratique de 350 pèlerins rentrant au Jiba », et « 13 000 administrations du Sazuke ».
Concernant ces deux objectifs de maturité, le nombre de pèlerins rentrés au Jiba et le nombre de Sazuke administrés sont comptabilisés chaque mois au TEC. Ces objectifs chiffrés des résolutions du cœur, nous nous réjouirions bien sûr qu'ils soient atteints, mais qu'ils ne le soient pas ne serait pas tenu pour un échec. Au contraire, les atteindre par n'importe quel moyen n'aurait aucun sens. Ce sont tout simplement des objectifs, et pour les atteindre, il est essentiel que nous les mettions en pratique tout en gardant quotidiennement à l'esprit l'exhale-parfum et le Salut, afin que nos actes soient acceptés par Dieu.
Dans l'Osashizu, il est enseigné :
« Parmi plusieurs personnes, parmi de nombreuses personnes, si toutes unissent leur cœur, si quelqu'un dit « Ouest », alors c'est Ouest, si quelqu'un dit « Est », alors c'est Est, si quelqu'un dit « Sud », alors c'est Sud, si quelqu'un dit « Nord », alors tout le monde s'unit bien dans la même résolution du cœur vers le Nord. Si vous comprenez bien ce principe, on dit que c'est la Voie intégrale. »(24 janvier 1889)
Et encore:
« Si tous réunissent leur coeur, je vous donne la parfaite protection. C'est Dieu-Parent qui guérit une situation inguérissable. Comprenez-le bien. »(16 mai 1905)
Si tous nous unissons nos coeurs, Dieu nous montrera le chemin qui conduit là où nous voulons aller. Et de plus, en recevant les merveilleuses protections, nous recevrons même le Salut que nous ne saurions obtenir par notre seule force humaine.
Tous les 26 du mois le Service à distance de l'Eglise Mère est célébré au TEC. Du fait qu'il se déroule souvent en semaine, il est sans doute difficile d'aller le célébrer. Il m'arrive souvent de ne pouvoir le célébrer moi-même quand je suis de service à l'Association Culturelle. En de tels moments, on peut le célébrer en rapprochant son cœur du Jiba, ou si l'on n'a pas de temps, on peut prier les mains jointes pour le Salut d'un proche. Tous les 26 du mois, dans les églises et les missions du monde entier et au TEC, et même dans leur propre maison, il y a des personnes qui prient tournés le Jiba. En agissant ainsi, tout en ressentant le Jiba, je pense que nous pouvons éprouver le sens de l'unité avec de nombreuses personnes. Je vois là un aspect de l'union des cœurs qui emplit de joie Dieu et Oyasama.
On dit que l'Anniversaire d'Oyasama est la saison pour sauver et la saison pour être sauvé. En fait, on n'a pas de temps pour parler en détail de toutes les protections reçues pendant la période des activités de l'Anniversaire, des protections qui dépassent l'entendement humain. Elles ne sont pas autre chose que la preuve que Dieu a accepté les cœurs que les humains ont mis à l'unisson en vue de l'Anniversaire.
Je vais rentrer cet automne au Jiba à la fin de ma mission. Je quitterai également mon service au Jiba avant le 130e Anniversaire, et j'irai une nouvelle fois servir dans un environnement différent. Quelle que soit ma situation, je demeurerai conscient de mon rôle en vue de l'Anniversaire d'Oyasama, et en coopérant avec mon entourage, afin de remplir mon rôle, je forme le vœu de faire parfaitement concorder mon cœur avec le Principe de la Voie. Nous serons séparés, mais j'unirai mon cœur à celui de tous ceux qui sont ici, et je vivrai ces trois ans mille jours dans l'exaltation.
J'ai prononcé un discours désordonné, et je vous remercie d'avoir cependant bien voulu demeurer jusqu'à la fin.