Tenrikyo Europe Centre
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Jean-Paul SUDRE (Chef de Bordeaux Kyôkaï)
Dans la 4ème Instruction il est dit ceci :
« Trois ans-mille-jours » est la période préliminaire à l'Anniversaire d'Oyasama durant laquelle nous menons vigoureusement notre marche pour le Salut tout en mettant en pratique l'Enseignement avec pour boussole son modèle.
Mettre en pratique l'Enseignement signifie qu'il ne suffit pas seulement d'avoir la connaissance de cet enseignement, mais qu'il faut le faire vivre en l'appliquant dans notre vie quotidienne.
Aujourd'hui j'aimerai m'arrêter spécialement sur le Téodori, la danse sacrée, qui est une partie considérable de l'enseignement d'Oyasama et réfléchir à son application dans la vie quotidienne. Voici ce qu'Oyasama déclara à son sujet :
Ces chants sont sacrés et la danse doit être en accord avec la vérité de Dieu. Il ne s'agit point d'une danse ordinaire, ses mouvements expriment la vérité de Dieu.
Et de plus nous pouvons lire dans « La Vie d'Oyasama » :
En tant que représentation de la Vie de Joie, le Téodori peut être exécuté ailleurs que sur le Jiba. On peut même dire qu'il est la manifestation même de la Vie de Joie sur la terre entière.
Relevons les trois points suivants :
La vérité de Dieu, c'est ce que Dieu a créé, ce qui est donc éternel et ne peut mourir. Donc en premier lieu c'est la Vie. Nous devons par conséquent être en accord avec la Vie.
Le teodori est la manifestation de la vie et ses mouvements expriment la vérité de Dieu.
La vie est mouvement, croissance et expansion. Elle est éternelle et est en accord parfait avec la joie.
Le teodori étant une danse, il exprime le contraire de l'inertie et de l'immobilité.
Si l'on regarde la nature, le flot de la vie fluctue toujours entre phase d'action et de repos, contraction et expansion mais ne s'arrête jamais, même au repos.
Lors de l'exécution du teodori nous pouvons ressentir que nous sommes à l'intérieur de ce mouvement de la vie où nous avançons, reculons, tournons sur nous-même à droite et à gauche, les mains étant en mouvement permanent.
Quand il est dit que la danse doit être « en accord avec la vérité de Dieu » et que « ses mouvements expriment la vérité de Dieu », cela signifie qu'il faut s'accorder au mouvement divin avec la conviction qu'il exprime la vérité de Dieu, qui est la Vie.
La Vie et Dieu pour moi c'est la même chose, c'est Oyasama qui œuvre sur la Terre pour ses enfants les humains, et qui nous dit que danser avec la Vie, c'est danser avec Dieu en se laissant porter par le mouvement qu'il imprime.
La vie fluctue en nous comme dans tout le reste de la nature. Cela se traduit par des phases de renaissance, de jeunesse, d'apogée, maturité, vieillesse et mort puis de renaissance et ainsi de suite.
J'ai la sensation qu'en exécutant une danse du teodori, c'est comme si on parcourait un morceau de la vie, en se laissant guider totalement par elle.
Ainsi se mettre en accord avec la vérité de Dieu, c'est s'en remettre totalement à la Vie qui est joie et éternité, où tout est toujours en mouvement et en perpétuels changements.
Quand je veux contrôler la Vie, je ne suis plus en harmonie avec elle. Je veux prendre sa place pour régler les choses moi-même, parce que je crois être tout seul. A ce moment-là je ne crois pas en la Vie ni en Dieu, je crois agir par mes propres forces.
Oyagami nous dit ceci dans Ofudesaki :
Tout corps humain est un prêt de Dieu.
Mais à quoi pensent les hommes quand ils s'en servent ?Tout corps humain est un prêt de Dieu.
Ne voyez-vous pas là l'omnipotence de Dieu ?III, 41-126
Dans la vie de tous les jours, la clé pour être en phase avec la vie est de se rappeler ce que le teodori nous enseigne.
A savoir : nous accorder à elle, puis accueillir ce qui se présente à moi dans l'instant sans juger, écouter dans quelle direction la Vie à l'intention d'aller à travers moi, puis avancer dans le même sens que son flot.
Lisons dans l'Ofudesaki :
Ceci, cela, tout, le monde entier est le corps de Dieu.
Réfléchissez-y donc !Ofudesaki III,40Le monde entier appartient à Tsukihi,
tout corps humain est un prêt de TsukihiVI-120
L'exécution du teodori c'est l'entrainement à la Vie de Joie. Ensuite, la mise en pratique de cet enseignement, c'est dans la vie de tous les jours, qu'il faut le réaliser.
Notre fonction sera d'incarner la Vie de Joie sur la terre dans tous les compartiments de notre vie en gardant le principe révélé dans la danse sacrée qui est le mouvement, la joie, la détermination et l'enthousiasme.
En effet, l'immobilité, l'inertie, la morosité, le repli sur soi, le manque de confiance et d'enthousiasme sont les attitudes contraires à ce que représente la Vie, et ne nous permettent pas d'atteindre la Vie de Joie.
Nous trouvons dans la doctrine de Tenrikyo :
Même si nous suivons la Voie depuis longtemps, tant que nous restons inactifs et moroses, nous ne sommes pas en accord avec la volonté d'Oyagami.Doctrine de Tenrikyo, p.79
De plus, le teodori nous enseigne le principe de l'Unité où tous les êtres humains en tant que fils de Dieu sont UN. En effet trois hommes et trois femmes dansent ensemble représentant ainsi toute l'humanité. Par sa pratique nous comprenons que l'humanité est UNE et que la Vie de Joie ne peut être réalisée que dans l'unité.
Nous lisons dans la Vie d'Oyasama :
La Vie de Joie se réalise quand nous partageons avec les autres joies et plaisirs. Si tous jubilent, toutes les grâces se font visibles et s'épanouissent.
Du plus petit mouvement entrepris dans nos activités, jusqu'à nos actions les plus importantes que ce soit dans les relations humaines ou dans notre travail, la Vie est là pour être dansée avec la joie dans le cœur quelles que soient les situations traversées.
Ou plutôt, c'est la vie qui est en train de danser à travers nous tout au long de la journée.
Il est essentiel de comprendre que la vie ne nous appartient pas. C'est elle qui nous traverse comme elle traverse l'ensemble de la Création.
Nous avons souvent l'habitude de dire : « ma vie », mais nous devrions plutôt dire : « la Vie ».
La Vie ici signifie ici le Dieu Véritable, Jitsu no kami, celui qui exerce véritablement sa protection, qui maintien notre corps en place, le soigne et le protège en permanence.
La Vie circule en moi dans tous les compartiments de mon être et de plus je baigne totalement dans un océan de Vie illimité.
Je devrais prendre l'habitude de dire : La Vie est en moi, la Vie m'entoure, la Vie me protège, la Vie circule en moi, je suis la Vie.
Beaucoup d'entre-nous ont une certaine croyance en la vie éternelle, mais ils la voient plutôt comme une forme de récompense ou de punition éternelles conséquence de nos actions dans la vie présente.
Le résultat malheureux de cette vue c'est que nous avons créé un monde fondé sur les récompenses et les punitions.
Or, Oyasama ne parle jamais de punition et nous dit que la Vie ne s'arrête pas lorsqu'on quitte le corps physique.
Si nous vivons avec cette conviction d'être éternel, notre condition de vivre va changer totalement.
Elle nous dit que la mort n'existe pas, c'est simplement le moment où l'on passe du plan matériel au plan immatériel avant de se réincarner à nouveau dans un corps physique. Seule la Vie existe. C'est ce que l'on appelle « dénaoshi » ou « partir pour renaître ».
Dans cette façon de vivre la peur s'en va, reste alors un sentiment de paix et de sécurité puissant où il n'y a plus rien à craindre de qui que ce soit ou quoi que ce soit et quoi qu'il arrive.
Plus ce sentiment s'installera, plus l'identification au corps physique et la peur de mourir laisseront la place à notre véritable identité avec le sentiment de paix totale.
Pour notre vie sur cette Terre dans le plan physique, Dieu nous prête tout. Tout est à notre disposition mais rien ne nous appartient.
Le monde entier appartient à Tsukihi,
tout corps humain est un prêt de Tsukihi.VI-120
Alors prenons conscience du flot incessant de la Vie et permettons-nous à chaque instant d'être cette Vie qui nous traverse.
Par la pratique du teodori nous nous exerçons à être totalement soi-même, en se laissant porter par le flot de la vie sans chercher à le modifier, tout en respectant l'exactitude des mouvements et des gestes de la danse.
Car Oyasama dit au sujet des danses sacrées :
La moindre erreur de geste est inacceptable.
En n'opposant plus de résistance à la Vie, je cesse d'être un obstacle au flot imprimé par Oyagami, et en me conformant à son mouvement j'essaye de me rapprocher de sa volonté.
Selon ce principe, dans la vie de tous les jours il suffira de se demander dans toutes les situations :
Qu'est-ce que la Vie souhaite faire à travers moi en ce moment ?
Je vais alors cesser de forcer ou de résister pour que les choses soient comme je voudrais qu'elles soient, et il sera tout à fait naturel de m'effacer en laissant la Vie me traverser pour aller là où elle veut et quand elle veut, puis de s'associer à son mouvement.
Par cette vie, nous expérimentons le fait d'être humain, enfants de Dieu et peu à peu en nous alignant sur sa volonté nous participerons à l'œuvre du Salut.
On peut lire dans l'Ofudesaki :
Soyez convaincus par ce qui peu à peu apparaîtra :
Dans chaque évènement le cœur se révèle.Ofudesaki, I,44
Le fait de pouvoir admirer cette Vie qui coule en moi dépend de moi et de moi seul, c'est-à-dire de l'état de mon cœur.
De quelle façon la vie va-t-elle nous émerveillée ?
Pour répondre à la volonté d'Oyagami, décidons-nous à vivre la vie quotidienne comme si nous faisions une « excursion » toujours renouvelée.
L'exécution des danses du teodori représente une excursion toujours renouvelée pendant laquelle nous recevons la protection d'Oyagami.
En fait, il n'y a pas de destination au voyage de la vie, la destination est partout, nous sommes déjà arrivés dans ce monde où tout est en place, semblable à un jardin magnifique sans limite, fait pour être visiter, aimé et adopté pleinement.
Comme il est dit dans l'Ofudesaki :
Tout a été fait pour votre bonheur !
Réjouissez-vous à l'idée d'en profiter pleinement !Ofudesaki, I 42
Nous avons tendance à vivre sans réelle confiance dans la vie et dans les autres, ce qui nous amène à vouloir contrôler la Vie en croyant que nous allons mieux faire, au lieu de nous laisser guider par elle, en toute confiance.
En fait, j'ai besoin de me détacher du désir de vouloir être ailleurs de ce que je suis en train de vivre.
Dieu nous dit :
N'oubliez pas : tout se produit à la mesure du cœur.
Tsukihi vous discerne tous !Ofudesaki, VI, 97
Je dois apprendre à accueillir ce qui est là, à vivre la vie avec mon propre ressenti, à aimer assez la Vie pour y répondre avec conscience. Aimer la Vie, c'est aimer Dieu.
Si l'on attend que tout aille comme on voudrait autour de nous pour être satisfait, il n'y aura jamais de fin à cette attente. Au contraire, si l'on commence à prendre conscience de l'état de notre cœur, à le nettoyer patiemment et avec application, nous pourrons observer le vrai monde à partir de lui, et nous aurons alors la clé pour pouvoir faire de notre vie, une « excursion joyeuse ».
Oyasama dit :
Tout ce qui jusqu'ici était vu selon le sens commun,
Vous le comprendrez désormais de l'intérieur du cœur.Ofudesaki III,43
Notre véritable chemin de vie est un chemin intérieur qui est éclairé par la lumière de notre cœur. Moins il y aura de poussières mentales dans notre cœur et plus son rayonnement sera puissant et notre compréhension claire.
Pendant cette période des trois ans-mille jours qui précèdent célébration de la disparition d'Oyasama, nos pensées et nos sentiments se tournent vers le Jiba régulièrement.
Le teodori nous permet d'établir un pont qui nous facilite l'accès à la Vie de Joie même au milieu des difficultés et problèmes que nous avons tous dans nos vies respectives.
Puissions-nous avoir la force et la volonté d'appliquer souvent dans nos vies respectives le verset suivant de l'Ofudesaki :
A partir de maintenant, changez à fond votre cœur
Et faites-le déborder de joie !Ofudesaki, XIV, 24
Je vous remercie de votre attention