Tenrikyo Europe Centre

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Discours du Service mensuel de septembre '24

Mai SHINODA ((Epouse du chef de Tenrikyo La Seine)

Comme mentionné dans le message que nous venons de lire, le 140ème anniversaire de la Disparition d'Oyasama sera célébré au Jiba dans un an et trois mois. Cela va bientôt faire 140 ans depuis qu'Oyasama a abrégé sa vie de 25 ans en se retirant du monde visible afin de souhaiter la maturité d'esprit de ses enfants. Cependant, il semble que nous ayons encore besoin de temps pour atteindre un monde de véritable joie et d'entraide mutuelle désirée par notre Dieu-Parent. Le Shimbashira a publié une Instruction afin de nous encourager à suivre le modèle laissé par notre Fondatrice et à progresser dans notre marche vers la maturité d'esprit pendant ces trois ans mille jours. Alors que nous devrions semer les graines avec des objectifs clairs pendant cette période, je réalise que je ne suis pas du tout à ce stade. Aussi, je voudrais vous parler de cette Instruction délivrée par le Shimbashira, en le prenant comme un avertissement pour moi-même.

La première fois que j'ai pris conscience de l'importance des anniversaires décennaux, c'était lors du 110ème anniversaire. À cette époque, je vivais dans un dortoir au Jiba et j'étais une élève du lycée d'Oyasato qui a aujourd'hui fermé ses portes. J'ai intégré cette école de Tenrikyo qui était pourtant réservée aux enfants élevés dans les églises alors que je ne connaissais presque rien de l'enseignement de notre religion. Je ne connaissais pas les rituels, et je ne savais pas lire les anciens écrits en kana, ce qui m'a souvent plongé dans la confusion. Cependant, je me souviens que l'atmosphère au Jiba était très positive et pleine d'énergie grâce aux activités du 110ème anniversaire. Le premier message que j'ai entendu à cette époque commençait par une phrase similaire à celle d'aujourd'hui : « Aux approches du 110ème anniversaire de la Disparition d'Oyasama, … je voudrais prononcer quelques paroles sous forme d'Instruction, pour unir les cœurs de tous les fidèles ». Je me souviens encore aujourd'hui que nous ressentions un sentiment de cohésion lors des prières collectives au dortoir à la lecture de ces paroles. En lisant la première phrase de la Quatrième Instruction, alors que les souvenirs de l'époque me revenaient, j'ai également pu ressentir la forte détermination du Shimbashira.

Dans un passage de l'Osashizu datant du 14 décembre 1904, il est dit :

Tous les cœurs doivent devenir un. Si nous devenons un, nous serons forts. Peu importe combien nous souhaitons faire quelque chose, nous ne pouvons pas y parvenir seuls. Cela prend du temps. Désormais, il est crucial que chacun aligne son cœur avec celui d'un autre. Lorsque cela se réalise, tout ce qui se passe dans le monde reflétera cette unité. Nous devons tous porter ce sentiment dans notre cœur.

Ce message a été donné alors que nous approchions du 20ème anniversaire d'Oyasama et que des demandes concernant le sanctuaire de l'Eglise Mère avaient été formulées.

Par ailleurs, le terme « maturité d'esprit » résonne profondément en moi. Le Shimbashira, dans ses salutations du Nouvel An, a déclaré que « la maturité d'esprit » signifie vivre constamment avec l'esprit et l'attitude qui se reposent entièrement en Dieu-Parent en abandonnant les pensées humaines avec une croyance totale en ce dernier. Il a expliqué que la protection que nous recevons à travers les services et l'écoute des paroles divines dépend largement de la maturité d'esprit de ceux qui servent la Voie. Marcher sur le modèle tracé par Oyasama mène justement à cette maturité d'esprit. Comme Oyasama, il est important de vivre chaque jour avec un cœur joyeux, même dans les moments difficiles, en pensant aux autres avant soi-même, en aidant les autres, et en transformant les situations indésirables en opportunités de maturité d'esprit.

Cependant, cela est plus facile à dire qu'à faire, surtout lorsque nous traversons des périodes difficiles. À l'approche du 120ème anniversaire, alors que j'avais la vingtaine, je traversais une période de tourments. Rien ne se passait comme je l'espérais, et plus j'essayais d'échapper à la situation, plus les choses empiraient. Mon poids a chuté jusqu'à 37 kilos et j'étais à bout tant physiquement que mentalement. C'est alors que Madame K, mon parent spirituel à l'époque, m'a encouragé à pratiquer le Service. J'ai réalisé que je devais d'abord nettoyer les poussières accumulées, et en pratiquant le Service, j'ai senti mon cœur s'apaiser. Je me souviens avoir pensé que Dieu Parent me guiderait sûrement sur le chemin à prendre pour avancer. Cependant, même à ce moment-là, mon esprit était rempli de pensées humaines. En me souvenant de trois versets célèbres de l'Ofudesaki, il m'arrivait d'être anxieuse et à me demander où j'en étais :

Par-delà des montagnes abruptes, des buissons d'épines,
le long de précipices, sur des lames d'épée,(I-47)

Vous devrez encore traverser flammes et gouffres,
avant d'arriver sur un étroit chemin.(I-48)

Au bout de cet étroit chemin poursuivi pas à pas,
voici une large voie: assurément la vraie Voie !(I-49)

Quand j'y repense aujourd'hui, je comprends que Dieu-Parent m'a d'abord invité à nettoyer mon cœur pour ensuite me conduire vers la résolution de mes problèmes, m'apportant la paix et la stabilité. Dans la Quatrième Instruction, il est dit : « Du nœud sortent les bonnes pousses » et « le jour viendra certainement où nous serons tous convaincus ». Je me sens reconnaissante pour la guidance qui m'a mené à ma vie paisible actuelle et j'aimerais continuer à vivre en gardant cette gratitude au cœur.

C'est à qui sait garder de la joie au cœur que je parle de nœud.

S'il n'y a pas de nœud, on ne peut rien comprendre. Quoi qu'il puisse se passer, quel que soit l'évènement. C'est du nœud que sortent les bonnes pousses.

Le chemin commencé par Oyasama se poursuit de génération en génération. Mon fils aîné a eu 17 ans en mai, l'âge où il peut assister au Besseki. Je suis remplie de gratitude pour sa croissance en bonne santé. Pendant cette période des trois ans mille jours, je prie pour qu'il reçoive le don divin et pour qu'il continue à marcher sur le chemin de la foi. Avec ce souhait, je compte passer les 1 an et trois mois restants avec détermination.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

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