Tenrikyo Europe Centre

Loading ...

Discours du Service Mensuel de mai '25

Michihiro KIYOSE (Chef de la Section d'Europe-Afrique)

Nous voici presque à mi-parcours de la dernière année de la période d'activités des « Trois ans-Mille jours » préliminaires à la célébration du 140e Anniversaire d'Oyasama. J'ai confiance en vous qui, liés au TEC, mettez tout votre cœur à réaliser vos résolutions en vue de cet anniversaire. J'espère de tout cœur que nous redoublerons d'efforts avec toute notre énergie durant les huit mois restants. Je suis convaincu qu'Oyagami et Oyasama accorderont de merveilleuses protections en réponse aux progrès que vous accomplirez avec détermination.

Faisons ensemble maintenant un rappel des activités mises en place par l'Église Mère en vue de l'Anniversaire d'Oyasama.

« La Journée d'Actions pour tous les Yoboku » a été instaurée partout dans le monde à la suite de la proclamation de La Quatrième Instruction par le Shimbashira, et on organisera bientôt sa quatrième édition. Cet événement semble s'enrichir à chaque fois, et j'espère que vous participerez à cette journée qui se tiendra également au TEC.

Par ailleurs, cette année, l'Église Mère appelle toutes ses églises-filiales à organiser des voyages de pèlerinage au Jiba, afin de répondre aux attentes du Parent, qui souhaite voir le Jiba rayonner de vitalité et d'enthousiasme grâce à la présence de pèlerins venus du monde entier. Je sais qu'il est difficile pour beaucoup d'entre vous, résidant loin, de retourner si souvent au Jiba, mais je tenais à vous informer de ces initiatives portées par l'Église Mère.

Après cette introduction un peu longue, entrons maintenant dans le vif du sujet d'aujourd'hui : le Toku, un concept japonais aux multiples facettes, qui peut évoquer la « vertu », le « bienfait », et la « faveur divine », ou encore le « mérite spirituel », selon le contexte.

Dans la vie quotidienne, vous avez peut-être entendu des expressions telles que : « Cette personne bénéficie d'une faveur divine. », ou « Cette personne est dotée d'une merveilleuse vertu. », ou encore « Si tu jouis d'une situation aussi favorable, c'est grâce à la faveur divine reçue par tes parents », voire « grâce à la vertu accumulée par tes parents. » En japonais, toutes ces expressions ont en commun le mot Toku, qui peut prendre différentes nuances selon le contexte.

Mais, que signifie réellement le mot Toku pour nous, fidèles de Tenrikyo ? Konosuke Matsushita, fondateur de l'entreprise Matsushita Electric, aujourd'hui connue sous le nom de Panasonic, a dit un jour : « La technologie, nous pouvons l'enseigner ou l'apprendre, mais le Toku ne peut être ni enseigné ni appris. Le Toku doit être saisi par soi-même. »

Lorsque j'étais enfant, j'imaginais le Toku comme une épargne déposée dans la banque de Dieu. Dans ce cas, le Toku représente une faveur ou un don de Dieu. Si nous accomplissons de bonnes actions, cette somme augmente ; si nous commettons de mauvaises actions, elle diminue peu à peu.

Cependant, ma perception du Toku a évolué. Aujourd'hui, je le vois davantage comme un état d'esprit ou une qualité morale propre à chacun, c'est-à-dire une vertu, ou encore une force intérieure, sorte d'énergie de l'âme. Face à une situation difficile, certains parviennent à la surmonter avec une attitude positive, tandis que d'autres sombrent dans le découragement. En réfléchissant aux raisons de ces différences, je me rends compte que tout dépend de la force d'âme de chacun, c'est-à-dire, de sa vertu.

Dieu nous enseigne dans l'Osashizu, la Prescription Divine : « Tout est accordé selon la vérité de l'esprit de chacun d'entre vous. » (Osashizu, le 27 octobre 1894) Autrement dit, tout ce qui nous vient du Ciel ou de Dieu est donné en fonction de la vérité de notre esprit. La « vérité de l'esprit » désigne ici une disposition d'esprit conforme à la volonté de Dieu Oyagami. Et si votre esprit demeure constamment en accord avec son Enseignement, ça deviendra le Toku, cette vertu dont j'ai parlé tout à l'heure. Oyagami accepte la vertu de chacun et nous accorde ses bienfaits en retour.

Pour utiliser une analogie, on pourrait dire que nous « dépensons » la vertu que nous avons acquise pour « obtenir » des bienfaits de Dieu. Dans la société humaine, nous payons avec de l'argent pour acquérir des choses, mais dans le monde régi par Oyagami, c'est grâce à notre vertu que nous recevons ses bienfaits en retour. C'est là, à mon avis, ce que signifie, la Loi du Ciel.

Dans le Tenrikyo, on compare souvent le Toku à un récipient que chacun porte dans son esprit. Imaginez que nous ayons tous un récipient de taille et de forme différentes, dans lequel nous tentons de recueillir l'eau de pluie. Avec un grand récipient, on peut en collecter une grande quantité, tandis qu'avec un petit, on ne peut en retenir qu'un peu. Pourtant, nous avons parfois tendance à vouloir en accumuler autant que d'autres, sans tenir compte du fait que leur récipient est plus grand que le nôtre. Or, il est évident que nous ne pouvons pas en contenir plus que ce que notre récipient peut accueillir. Si nous souhaitons en recueillir davantage, il nous faut d'abord en agrandir la taille.

Mais alors, ce récipient que nous portons dans notre esprit - le Toku - ne serait-il pas possible d'en changer la taille ? Si, c'est possible, nous pouvons la transformer. Obtenir un grand récipient dans notre esprit, cela revient à se demander : « Comment pouvons-nous cultiver et développer la vertu ? » À ce sujet, Oyasama nous a dit dans la Prescription Divine :

Préparez un récipient de sincérité, d'une taille suffisante. Sans ce récipient, cela ne suffira pas. En accumulant couche après couche la sincérité, vous pourrez obtenir un récipient d'une taille suffisante.(Osashizu, 1887)

Ces paroles divines nous enseignent qu'en accumulant chaque jour des actes de sincérité, nous pouvons former un récipient assez grand pour recevoir les dons de Dieu. La pratique quotidienne de la sincérité est donc la manière sûre d'élargir notre vertu, d'agrandir ce récipient invisible qui nous permet de recevoir pleinement les bienfaits que Dieu nous accorde.

Mais que signifie concrètement l'expression « pratique quotidienne de la sincérité » ? Dans Les Anecdotes sur la Vie d'Oyasama, on trouve un récit intitulé : « Se faire réveiller le matin », qui met en lumière trois pratiques : « Réveil matinal, Honnêteté et Labeur ». Voici les paroles qu'Oyasama a adressées à Yoshie IBURI, légèrement reformulées pour plus de clarté :

La différence de mérite entre réveiller quelqu'un et être réveillé par quelqu'un est immense : réveiller autrui est un acte de vertu, tandis qu'être réveillé n'en apporte pas. Travailler dans l'ombre et féliciter les autres, voilà l'honnêteté. Lorsqu'on ne met pas en pratique ce que l'on a entendu, cela devient un mensonge. Travailler encore et encore en se disant : « Encore un peu, juste un peu plus », ce n'est pas de l'avidité, mais un travail de sincérité.(Anecdote, 111. Se faire réveiller le matin, avec modification)

Ces trois principes enseignés par Oyasama, « Réveil matinal, Honnêteté et Labeur », constituent les bases fondamentales de la pratique quotidienne de la sincérité. Ils sont autant de clés pour cultiver et faire grandir la vertu en nous.

À mon avis, c'est le révérend Izo Iburi qui a su incarner ces trois enseignements. On rapporte d'ailleurs qu'Oyasama lui a également transmis l'enseignement suivant :

Sur cette Voie, l'essentiel est d'accumuler la vertu à l'insu des gens. Même si vous travaillez avec ardeur sous leurs yeux, si, en secret, vous négligez vos tâches ou médisez d'autrui, Dieu ne reconnaîtra pas ces attitudes. De même, si tu agis dans l'espoir d'être remercié, la vertu que tu aurais pu accumuler sera annulée.(Paroles attribuée à Oyasama)

Oyasama nous enseigne à cultiver la vertu dans la discrétion, sans chercher le regard ou la reconnaissance des autres.

Lorsque nous accomplissons une bonne action, il nous arrive d'avoir d'envie d'en parler autour de nous. Nous cherchons les félicitations, la reconnaissance. Avec un tel état d'esprit, nous agissons soigneusement devant autrui, mais en coulisse, nous sommes parfois tentés de faire les choses à moitié, en nous disant : « Je vais m'arrêter là, c'est déjà pas mal », ou bien : « Je vais finir vite, tant pis pour les détails. » J'avoue avoir moi-même connu ce genre de situation. Les paroles d'Oyasama citées plus haut m'ont fait prendre conscience de l'importance de toujours garder à l'esprit ces trois principes : Réveil matinal, Honnêteté et Labeur. Elles m'ont aussi appris combien il est essentiel d'agir avec sincérité, que l'on soit observé ou non.

Le deuxième point que je souhaite souligner pour cultiver et faire grandir la vertu est d'accorder une attention particulière aux choses et aux personnes qui nous entourent, et de chercher à en faire ressortir ce qu'il y a de meilleurs en elles, tout en gardant à l'esprit que tout ce qui existe dans ce monde est accordé et donné par Dieu.

Il y a longtemps, j'ai entendu quelqu'un dire :

Ceux qui prennent soin des choses lorsque personne ne les voit recevront des bénédictions matérielles bien suffisantes. Ceux qui prennent soin de l'argent à l'insu des autres en recevront de plus en plus. Ceux qui aident quelqu'un dans l'ombre recevront, au moment décisif, une aide inattendue. Les gens marchent avec leur ombre, et cette ombre les suit où qu'ils aillent. Le chemin qu'une personne a parcouru, ou qu'elle continue de parcourir jour après jour, loin des regards, contribue à forger ses qualités intérieures. C'est pourquoi on nous enseigne l'importance d'accomplir nos devoirs en accord avec la Loi du Ciel, même lorsque personne ne nous observe. Ce que nous appelons “vertu”, c'est la force intérieure qu'une personne acquiert par ses efforts silencieux.

Nos prédécesseurs — y compris nos parents, nos grands-parents et bien d'autres encore — ont été sauvés grâce à la Voie ouverte et laissée par Oyasama. Si nous sommes ce que nous sommes aujourd'hui, si nous pouvons jouir de la vie qui est la nôtre à présent, c'est grâce à la vertu et aux efforts des générations qui nous ont précédés. C'est un fait indéniable.

En observant le monde actuel, nous voyons éclater de nombreuses guerres et conflits dans diverses régions. Au Japon, la région péninsulaire de Noto a été frappée, le jour de l'An puis à l'automne 2024, par de violents tremblements de terre et des catastrophes causées par de fortes précipitations. À cela s'ajoute de nombreux incidents tragiques, tels que des meurtres, qui surviennent un peu partout dans le monde. Cette réalité est à l'opposé du monde de la Vie de Joie tant souhaité par Oyagami et Oyasama.

Dans des circonstances aussi sombres j'espère que chacun de nous ne se laissera pas emporter par l'esprit du temps, marqué par l'égocentrisme et l'opportunisme — cette tendance à penser :

Tout est bien parce que tout va bien aujourd'hui(cf. Ofudesaki, III, 33)

mais qu'il vivra chaque jour en se posant cette question : « Dans telle ou telle situation, qu'aurait fait Oyasama ? Comment se serait-elle comportée ? »

Comme je l'ai évoqué tout au début, la Journée d'Actions pour tous les Yoboku sera bientôt organisée pour la quatrième fois à travers le monde, et nous allons entrer dans la seconde moitié de la dernière année d'activités préliminaires à l'Anniversaire d'Oyasama. À cette occasion, je souhaite que chacun de vous prenne à cœur la direction indiquée par l'Église Mère du Jiba, et ravive son enthousiasme afin de poursuivre ses efforts jusqu'au jour de la célébration du 140e Anniversaire d'Oyasama.

Avant de conclure mon discours, je voudrais attirer votre attention sur les paroles du Shimbashira, prononcées à l'occasion du Nouvel An. Il a déclaré :

J'ai donné l'Instruction afin que tous les fidèles de la Voie progressent vers l'Anniversaire d'Oyasama à l'unisson de leurs cœurs. Autrement dit, je voulais apporter joie et quiétude à Oyasama grâce à notre travail harmonieux et acharné pour la Voie du Salut. L'unisson des cœurs correspond à un état d'harmonie où chacun accomplit pleinement son rôle et sa fonction respectifs pour atteindre un objectif commun. En retour de nos efforts, les bienfaits et la faveur de Dieu nous seront accordés. Unis dans nos cœurs, nous pourrons déployer une force impossible à obtenir seuls, et goûter à une joie que l'on ne peut ressentir individuellement.

Il a également ajouté :

Nous sommes entrés dans la troisième année de la période des “Trois ans-Mille jours”, l'année destinée à l'achèvement de nos efforts. Concernant le temps qu'il nous reste, on peut dire : “Il ne reste plus qu'une année.”, mais on peut aussi dire : “Il nous reste encore un tiers du temps.” Quoi qu'il en soit, je souhaite que vous vous engagiez avec la plus grande sincérité, que ce soit pour honorer la résolution prise devant Dieu ou pour atteindre l'objectif fixé, en vous conformant autant que possible à la volonté de notre Parent. J'espère que, grâce à de tels efforts de sincérité cette année sera sans aucun doute fructueuse et féconde.

En ma qualité de chef de la Section Europe-Afrique, je voudrais vous demander, à vous toutes et tous qui empruntez la Voie déployée en Europe, d'agir à l'unisson afin de réaliser votre travail harmonieux et en ressentir la joie, en conformité avec les attentes du Shimbashira.

Ce monde apparaît différemment selon notre état d'esprit. Je vous invite à réfléchir à votre propre cœur à cette occasion et à continuer à suivre la Voie avec joie et ardeur, tout en cherchant à apporter autant de joie et de quiétude que possible à Oyasama, toujours présente, durant les mois restants avant la célébration de l'Anniversaire de sa disparition physique.

Sur cette demande, je termine maintenant mon discours. Merci pour votre aimable attention.

Archives