Tenrikyo Europe Centre

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Discours du Service mensuel de novembre '04

Masaaki TSURUTA (chef de Tenrikyô Nagoya-Paris)

Au début de septembre, j'ai eu l'honneur de participer au Congrès interreligion pour la Paix du monde qui s'est déroulé à Milan en Italie. J'étais donc un des membres représentant de Tenrikyo. Ce congrès est organisé chaque année par la communauté chrétienne Sant-Edigio invitant les principales religions du monde. Cette année, il s'était rassemblé plus de 500 participants de 60 pays différents. Chrétiens, Protestants, différentes églises d'orthodoxes, Anglicans, et encore Islam, Judaïsme, Bouddhisme, Shinto étaient représentés. Tenrikyô est aussi invité depuis 1986, début de ce congrès.

Différents colloques s'y sont tenus, on pouvait y participer librement. J'ai participé moi-même à deux colloques. Le premier avait pour sujet «Le peuple est frère, les églises sont sœurs, unir les chrétiens». Le deuxième thème « Palestinien et Israélien - Face aux vieux conflits, quel est l'espoir» Tous les deux colloques avaient pour thèmes communs de comment surmonter la différence de religion, origine des conflits actuels et comment se diriger vers la paix dans le monde.

Dans ce monde actuel nous faisons face à des problèmes dus à la religion, tel que les conflits autour de Jérusalem, la guerre en Irak, l'élargissement du terrorisme...

Au début de cette guerre en Irak, quand les médias annonçaient le nombre de victimes, nous avons été choqués et affligés, nous ressentions un sentiment de colère envers cette guerre. Mais aujourd'hui la guerre continue depuis un an et demi, et nous ne réagissons plus avec le même sentiment parce que nous avons pris maintenant l'habitude d'écouter ce genre d'infos. 30 ou 40 victimes d'attaques suicides, des bombardements… On entend cela tous les jours. Nous nous y sommes tellement habitués.

Depuis le début de l'histoire de l'homme, la guerre entre les pays, le conflit entre les peuples, se répète sans la moindre coupure jusqu'à aujourd'hui. Je suis sûr que le Dieu-Parent, Oyagami, se sent profondément déploré en regardant cette situation du monde. Dans l'Ofudesaki, l'un des écrits sacrés tenrikyô, on trouve plusieurs fois des passages dans lequel il manifeste ses regrets et afflictions vis à vis les hommes qui ne veulent pas comprendre sa volonté.

Réfléchissons maintenant d'où vient la guerre ou les conflits conduits par l'homme? Quelles sont leurs origines? Je crois que les racines sont dues à la haine, la rancune, ou la jalousie d'un seul individu, Et les hommes finissent par se tuer, blesser des gens notamment des personnes innocentes et faibles. La tragédie de Beslam en Russie nous a fait trembler de terreur en septembre dernier, et la racine qui a poussé les terroristes est probablement un sentiment de la haine envers la Russie. Depuis longtemps, certainement, ils ont eu toute sorte de problèmes, entre autre des problèmes politiques, et c'est je crois à cause de l'impact d'un seul dirigeant d'une très grande puissance dans ce groupe terroriste Tchétchène, qu'il est possible de convaincre, de rassembler des gens. Influencé par ses idées, le terrorisme contre la Roussie se développe. Par conséquent, l'essentiel est le cœur de chacun.

Oyasama enseigne justement ce problème de cœur. Notre corps est un prêt de Dieu, et nous l'empruntons à Dieu. Seul le cœur nous appartient en propre. Quand Dieu-Parent a entrepris la création de l'homme, il a fait des efforts considérables, comme il est écrit dans l'Ofudesaki:

Si les hommes existent, c'est bien au prix
de la peine inlassable que s'est donnée Tsukihi

Rien n'est plus important et plus précieux que la vie de quelqu'un. Il n'est pas possible qu'elle soit enlevée ou blessée par quelqu'un voulant vivre simplement en la remplissant de désir. Vraiment, dans le cœur de Dieu-Parent, le regret s'est amoncelé.

Parlons maintenant de l'éducation des enfants.

Lors du congrès interreligieux pour la paix dont je vous ai parlé au début de mon discours, j'ai entendu une idée-clé pour acquérir la paix dans ce monde.

Au sujet du conflit entre les peuples Palestiniens et Israéliens, le représentant palestinien a raconté une histoire à la fin de son discours.

« Un jour, ma fille de 5 ans m'a demandé «Achètes-moi un pistolet pour tuer tous les Israéliens parce qu'ils sont tous des gens mauvais» Je n'ai pas répondu à ma fille tout de suite, par contre j'ai appelé à un ami Israélien en lui disant «Puisque j'emmène ma fille chez toi, tu pourras la laisser jouer avec tes enfants». C'est alors que je l'emmenai chez lui, laissant jouer ma fille pendant un certain temps. En rentrant à la maison, je me suis arrêté devant une boutique d'armes. Je lui ai dit «Tiens, ma petite, je vais maintenant acheter pour toi un pistolet, ça te dit quoi?». Elle a répondu, «Papa, je ne tuerai jamais des amis, je n'en ai plus besoin.» et il avait conclu ainsi son discours marquant l'importance de l'éducation des enfants pour résoudre de vieux conflits même vieux de dizaines de siècles.

Comme cette histoire raconte que l'éducation des enfants est un mots-clé pour apaiser les conflits actuels entre les peuples, les discordes sociales, ou familiales, etc..

Comme vous le savez très bien ce qu'il y a de plus important dans l'éducation, ce sont les parents et la famille, et non l'école. Il n'y a aucun parent qui ne souhaiterait pas le bonheur de son enfant; et afin qu'il l'atteigne chaque parent est prêt à s'y consacrer de tout son cœur. Pourtant, aujourd'hui, pour des raisons financières, familiales, tel que le divorce ou autre, beaucoup d'enfants grandissent sans être aimés suffisamment par leur parent.

En France, plus 20% des couples divorcent. Depuis quelques années, ce taux est en constante augmentation. Tous les ans, environ 120,000 couples se séparent. Surtout, 40% des couples qui se sont mariés en 2000, sont maintenant divorcés. Je trouve que c'est vraiment énorme.

Les enfants grandissent même sans avoir de parent. Mais pour éduquer un enfant, il est indispensable que le père et la mère soient tous deux au foyer en tenant des rôles respectifs. Ils apprennent aux enfants la discipline, l'amour, et la valeur de la vie. C'est ainsi que les enfants peuvent suivre avec droiture leur chemin dans un bon équilibre. Le divorce, peut être inévitable dans certains cas, mais si les parents se séparent uniquement pour une raison égoïste, les enfants peuvent perdre facilement leurs repères ainsi que l'équilibre de la vie. L'équilibre, c'est de pouvoir distinguer le bon du mauvais. Du fait que les parents montrent leurs efforts en commun face aux différentes épreuves de la vie, c'est à mon avis la meilleure méthode pour former la bonne personnalité d'un enfant.

Oyasama enseigne la loi de «Deux font un». Il est dit que quand deux éléments opposés coïncident, là un nouvel élément apparaît. Par exemple, pour avoir de l'électricité il faut le plus et le moins. A partir de l'homme et la femme la naissance d'un enfant, et puisque les parents et les enfants sont là, la famille peut exister. En ce monde, nous vivons dans l'harmonie du ciel et de la terre. La paix en ce monde se réalise avec vous et moi. C'est ça la loi de Deux font un. Ne vivez jamais, selon la loi du «un est un».

J'ai trouvé récemment un passage intéressant dans un livre. Je vais vous le citer.

«Quand je me promenais, je me suis rendu compte qu'il y a eu deux chiens abandonnés. J'en ai ramené un chez moi, et l'autre chez mes parents demandant de le garder. Et tous les jours, je lui donnais à manger régulièrement, mais ce chien laissait toujours la moitié de ce que je lui donnais. Constatant que le repas était trop consistant, j'en diminuai de moitié. Chose étrange, il ne mangeait toujours que la moitié. Et un jour, parlant de cela à mes parents, ils m'ont dit que l'autre chien ne mangeait également que la moitié de sa gamelle. Depuis, mes parents ont ramené leur chien chez moi, et montrant que l'autre chien mange correctement, les deux chiens commencèrent à tout manger.»

Même les chiens savent partager, pourtant il est vraiment regrettable qu'on trouve pleins de gens qui ne savent penser qu'à leur propre intérêt.

Comme je le disais tout à l'heure, Oyasama enseigne que notre corps est un prêt de Dieu, seul notre cœur nous appartient en propre. L'essentiel est donc de ne pas se tromper l'utilisation du cœur. Pourtant, nous, il nous arrive assez souvent d'utiliser notre cœur en contrariété à la volonté de Dieu. Elle a appelé cela «la poussière», Oyasama enseigne de nettoyer cette poussière mentale par le Service. Elle disait qu'il fallait nettoyer la poussière en faisant de Dieu comme un balai. Multiplier ses efforts pour le nettoyage de cœur à l'aide de Dieu, l'homme gagne petit à petit sa croissance en tant qu'être humain.

Cependant, on trouve dans notre cœur deux aspects différents: l'un, le cœur dont on peut devenir le maître, l‘autre, que l'on ne peut pas contrôler. Il est enseigné que l'un est le cœur et l'autre est l'âme. Le rapport entre ces deux aspects, c'est comme la pomme et ce noyau. L' âme, qui est au milieu du cœur, influence le cœur et le fait fonctionner. Si je suis gentil avec les autres, cet acte sera gravé dans l'âme, mon cœur sera gentil, mon acte s'améliorera encore d'avantage. Cela peut être aussi contraire.

Cette âme restera pour toujours, elle reviendra à notre vie suivante, et sera dans un nouveau corps. La foi tenrikyô enseignée par Oyasama résume que c'est un processus de la purification de notre âme.

Dans l'Ofudesaki

L'eau trouble pareil à l'avidité sans limites
Quand le cœur est parfaitement purifié, Le paradis est là

Oyasama disait que ce monde est le corps du Dieu-Parent, et nous vivons dans ses bras. Le Dieu-Parent attend impatiemment que l'homme mène une vie heureuse, et harmonieuse et il veut se réjouir en la partageant avec lui. Tous les êtres humains sont frères et soeurs ayant un même parent. Etant donné que le but de la création est de vivre avec harmonie en tant que frères et soeurs, il sera tout à fait réalisable comme s'il était écrit dans le gène de chacun. Puisqu'il est possible, Dieu l'attend. Dieu-Parent est à la fois notre Dieu, et à la fois notre Parent. Le cœur d'un enfant apparaît clairement sur les yeux du Parent.

Dans le livre Anecdotes sur la vie d'Oyasama, on trouve une histoire qui présente l'amour profond du parent pour l'enfant.

Anecdote 44 Jour de neige

Vers 1875 ou 1876, Rin Masui qui venait juste de se convertir manifestait beaucoup d'ardeur à rentrer à la Résidence.
Le 10 janvier, depuis le matin la neige tombait à gros flocons. Partie de Kawachi, Rin s'était mise en route pour rentrer au Jiba. En arrivant sur la route de Yamato, la neige tombait encore plus dur et le vent s'était mis de la partie. Or, sur le pont Taka de Nukatabe qui, large à peine d'un mètre, n'avait pas de garde-fou, Rin, sentant sur le danger, se déchaussa et pieds nus elle se mit à le traverser à quatre pattes. Mais à peine au milieu, elle fut prise dans des tourbillons de neige et perdant l'équilibre elle faillit tomber à l'eau plusieurs fois. A chaque fois pourtant, se plaquant contre la neige et rampant comme une fourmi, elle récitait avec ferveur:
«Namu, Tenri-Ô-no-Mikoto, Namu, Tenri-Ô-no-Mikoto»,
si bien qu'elle parvint finalement à gagner l'autre rive.
Après être passée par Miyando et Nikaidô, elle arriva à la Résidence vers quatre heures de l'après-midi. Quand ayant écarté la porte coulissante du Lieu du Service, elle fut entrée, le Murata lui dit: «Tiens, Oyasama, qui était en train de regarder dehors, disait justement:
"La personne qui vient par un jour pareil, eh bien, quelle preuve de sincérité elle donne! Elle doit sans doute passer un mauvais moment!"»
Rin ne put donc que se réjouir d'être rentrée saine et sauve à la Résidence. Quelle chance elle avait eu! Mais au terme de ce long trajet de sept lieues et demie en pleine tempête de neige, elle ne sentait plus ni ses mains ni ses pieds gelés. Aussi les gens qui étaient là l'aidèrent-ils gentiment à défaire ses vêtements et mirent-ils plusieurs braseros autour de son corps transi de froid.
Aussitôt que Rin se sentit un peu réchauffée, elle alla saluer Oyasama.
«Ah, bienvenue à toi! C'est Oyagami qui t'a pris la main pour te ramener jusqu'ici. Dérapant et glissant, tu as eu bien du mal, mais malgré cela tu l'étais heureuse! Allons, allons, Oyagami te reconnaît pleinement, pleinement. Il accepte tout de toi et te protège. Réjouis-toi, réjouis-toi, réjouis-toi», lui dit-elle en pressant dans les siennes les mains toutes froides de Rin.
Plus encore que la chaleur d'un brasero au-dessus duquel elle eût posé les mains, celle qu'elle ressentit alors avait une douceur inexprimable qui la pénétra tout entière d'un sentiment d'amour et de reconnaissance infinis.

Nous vivons dans cette chaude protection de parent. Rien n'est à craindre. Mais ce qui est le plus important dans cette anecdote, je trouve, c'est cette phase: «Dérapant et glissant, tu as bien du mal, mais malgré cela tu l'étais heureuse.» Vraiment dans notre vie, on nous arrive de se noyer, se tourmenter, s'affliger, etc.. Néanmoins, malgré toutes les difficultés, si nous faisons des efforts pour vivre en harmonie les uns et les autres en se réjouissant de chaque situation, Dieu reconnaît notre sincérité et manifeste davantage sa protection. On devra commencer nos efforts surtout dans la famille et le couple le prenant comme unité fondamentale de ce monde. Notre sincère effort de tous les jours se reflète et à une influence sur notre entourage. Et petit à petit, cette vague s'élargira dans tous les coins du monde.

Dans l'Ofudesaki,

Si les hommes exaltent, le Dieu exaltera son tour

Le monde actuel est malheureusement loin du monde de la paix, mais tous les chemins que nous marcherons afin de la réaliser, ont déjà été tracés par Oyasama. Je suis sûr que la réalisation de la vie de Joie, le monde de l'entraide est possible parce que Oyasama, bien qu'elle se soit cachée de nos yeux, reste vivante à jamais, elle travaille toujours pour le Salut.

Je serai très ravi que par mon discours d'aujourd'hui, vous compreniez même une petite partie de la volonté d'Oyasama. Je vous remercie de votre attention.

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