Tenrikyo Europe Centre
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Michihiro KIYOSE (Chef de la Section d'Europe-Afrique)
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonjour !
Je m'appelle Michihiro KIYOSE. À la fin mars dernier, je suis devenu le chef de la Section d'Europe-Afrique de la Direction des Missions Étrangères de Tenrikyô.
Nous avons effectué tout à l'heure le Service mensuel du mois d'août du Tenrikyo Europe Centre (TEC) à l'unisson des cœurs et dans une ambiance toute joyeuse, ce dont je me réjouis du fond de mon cœur. Je profite de cette occasion afin de vous exprimer tous mes sincères remerciements pour le travail quotidien que vous consacrez chacun à la Voie selon vos conditions de vie respectives.
Comme on m'a chargé aujourd'hui de prononcer le sermon, veuillez m'accorder votre attention un moment. Décemment, j'aurais dû être physiquement présent au TEC pour m'adresser directement à vous, mais on a décidé de proposer le discours aujourd'hui sur Zoom. Veuillez m'excuser d'avance si vous avez du mal à m'entendre.
Dans mon discours, focalisons notre attention sur un élément important composant l'homme. Il s'agit du « cœur » dont nous faisons usage chaque jour. Je vais évoquer également quelques enseignements ou principes du Tenrikyô portant sur le cœur humain.
Dans la vie de tous les jours, chacun de nous élabore dans son esprit des idées pour s'adapter aux diverses situations, et pour passer ensuite à l'action. Et c'est le cœur qui joue un rôle pivot dans le déploiement et le développement de notre vie quotidienne.
Dans le Tenrikyô, le terme de « cœur » est utilisé dans diverses occurrences et situations. Parmi les enseignements portant sur le cœur, celui qui m'est le plus familier est le principe de « la chose prêtée/empruntée ». Il est dit dans l'Osashizu, Prescription divine :
Le cœur de l'homme est un emprunt à Dieu mais son cœur est à lui seul. Tout ce qui sort et se produit au fil des jours ne provient que du seul cœur.(Osashizu, le 14 février 1889)
Pour Oyagami, le corps est quelque chose qu'il prête aux hommes, et pour ceux-ci, c'est un emprunt qu'ils font à Oyagami. Le cœur, c'est la seule chose qui leur appartient en propre. Comme c'est en regardant et en reconnaissant leur cœur qu'Oyagami manifeste sa protection, le cœur humain est la base sur laquelle sont fondées non seulement toutes leurs actions, mais aussi toute leur vie entière. Que la « Vie de Joie » soit réalisée ou au contraire empêchée, entravée, cela dépend justement de ce cœur.
Le principe de « la chose prêtée/empruntée » est le fondement même de la doctrine de la religion Tenrikyô. Je pense qu'il n'est pas exagéré de dire que sans comprendre ce principe, nous restons toujours ignorants du fond de la foi.
Il va de soi que nous devons notre vie à Dieu. Et grâce à Oyasama, nous savons que nous pouvons nous mouvoir librement en bénéficiant pleinement des fonctions protectrices de Dieu dont les humeurs et la chaleur : respirer par la bouche, regarder avec les yeux, écouter l'Enseignement avec les oreilles, sentir avec le nez, parler avec la bouche, travailler avec les mains et venir faire ses dévotions en se déplaçant avec les jambes. Nous croyons comprendre en théorie le principe de « la chose prêtée/empruntée », mais qui parmi nous possède une véritable compréhension de ce principe dans sa pratique au quotidien? Qui donc est persuadé que sa vie n'est possible que grâce à Dieu ?
Il est d'ailleurs enseigné que « le monde entier est le corps de Dieu ». Cela signifie que nous les êtres humains faisons partie de ce corps de Dieu. Nous menons notre existence avec un corps qui relève de l'univers de Dieu et avec un cœur qui nous appartient en propre. La règle, si l'on peut dire, qui s'applique pour lier le corps et le cœur, se traduit par le principe suivant: « la protection de Dieu à la mesure du cœur ». Cela signifie que la protection d'Oyagami se manifestant dans ce monde est le reflet du cœur des hommes. Je pense qu'il n'y a pas de règle plus claire que cela.
Il est dit dans l'Ofudesaki, Écrit au fil du Pinceau divin :
Tout ce qui se trouve dans le cœur de chacun,
Je le fais clairement apparaître sur le corps.Quiconque le verra pourra voir tout seul
se faire en vérité le nettoyage de son cœur.(Ofudesaki, XII, 171 et 172)
En voici l'explication. Qu'il soit bon ou mauvais, Dieu fait apparaître un signe sur le corps en fonction de la disposition de notre cœur. Et à travers ce signe qu'il nous envoie, nous effectuons un retour sur la façon dont nous utilisons notre cœur et sur comment nous cherchons à nous débarrasser de la poussière ou de la saleté présente dans notre cœur.
Vous savez certainement que le terme de « poussière » désigne la disposition égocentrique du cœur humain. Comme le corps humain est un emprunt que chacun de nous fait à Dieu, il est nécessaire de l'utiliser avec beaucoup de soin. Or, quand les hommes laissent s'accumuler la poussière en s'égarant dans l'utilisation de leur cœur, un signe, représenté par la maladie apparaît sur le corps, à l'image de ses paroles prononcées par Dieu : « la poussière mentale est cause de l'atteinte des corps. » (Ofudesaki, V, 9). Cependant, ce n'est jamais un châtiment de la part de Dieu, mais un signe qu'il envoie pour appeler les hommes au nettoyage de leur cœur. Autrement dit, c'est un message ou un avertissement que Dieu envoie aux hommes dans son profond désir de les sauver.
De quelle manière alors devons-nous utiliser notre cœur, cœur qui est entièrement à notre disposition ? Tout d'abord, il est tout à fait naturel, n'est-ce pas, que l'usage d'une chose doive être en accord avec la volonté de son propriétaire ? Mais quelle est la volonté du propriétaire du corps humain, en l'occurrence le Dieu ? Dieu nous prête un corps dans le désir de nous voir mener la Vie de Joie. Puisqu'il en est ainsi, il est très important, me semble-t-il, d'utiliser notre cœur à cet effet, et plus concrètement pour sauver les autres. Le cœur prêt à sauver autrui, c'est ce que Dieu attend le plus de nous. L'idéal, c'est d'orienter en permanence notre « antenne » pour venir au plus vite en aide aux personnes qui en ont besoin, de leur parler des protections de Dieu, et de leur administrer le Sazuke si nous sommes yôboku ; puis, les personnes qui ont été sauvées, quant à elles, vont aller sauver d'autres personnes de manière à exprimer leur joie d'avoir bénéficié du Salut. Ainsi, un cercle du Salut va s'élargir autour de nous.
Puis, une autre disposition du cœur qu'il est important de cultiver en nous, c'est l'attitude de tannô. Mais qu'est-ce que cela signifie ? De manière générale, les hommes ont tendance à assombrir leur cœur et à se lamenter lorsqu'il leur arrive un inconvénient ou quelque chose d'indésirable ; au contraire, ils laissent éclater leur joie quand survient un événement souhaitable ou en face d'une situation favorable. Cependant, de même qu'il n'y a rien de bon ni de mauvais dans les pluies qui tombent du ciel, dans le sens où toute pluie est le don accordé par Dieu, toute situation désagréable et fâcheuse pourra être transformée en source de joie et de satisfaction grâce à la force de la foi. C'est justement cette attitude qui s'appelle tannô et que les fidèles de la Voie essaient d'adopter. Tout ce qui se produit autour de nous se réalise selon la Loi du Ciel, autrement dit, tout phénomène est le reflet de la volonté de Dieu. Il est donc important de lire cette volonté divine, et ensuite de l'assimiler. Nous n'avons qu'à fonder notre vie sur la Loi du Ciel. Quoi que nous voyions et écoutions, nous acceptons tout avec joie. C'est là l'attitude importante à cultiver en nous. Si l'attitude de tannô s'ancre en nous, rien n'est plus l'objet de notre souffrance, et il n'y aura que la joie débordante dans notre cœur.
Maintenant, je vous pose une question. Qu'est-ce qui reçoit le corps ? C'est le cœur ? Ça se peut. Mais ce qui emprunte un corps à chaque nouveau retour en ce monde, c'est ce quelque chose d'éternel qui se trouve au plus profond de l'homme, à savoir son âme. En empruntant un corps, l'âme s'active, puis met à l'œuvre le cœur, ou si vous préférez, l'activité mentale. Cette activité mentale que l'homme déploie tout au long d'une vie imprime une marque différente des empreintes laissées au cours de ses vies précédentes. Je pense que, si son cœur et sa façon de vivre se conforment avec la volonté divine, l'âme gagne en éclat et reçoit de Dieu plus de vertus.
Au contraire, si l'on va à l'encontre de la volonté divine, l'âme va de plus en plus s'appauvrir en perdant la vertu. Lorsque l'on rend son corps, au moment d'exhaler le dernier souffle, le cœur, quant à lui, met fin à ses activités. L'âme se trouve alors enveloppée dans le sein d'Oyagami le temps qu'elle revienne en ce monde en lui empruntant un nouveau corps. Voilà, l'enseignement sur le denaoshi.
Qu'est-ce que le véritable Salut selon l'Enseignement ? En quoi cela consiste ? Le Salut ne vise pas qu'à la guérison d'une maladie, mais il vise, dans sa finalité, au changement du cœur. Même si la maladie disparaît un moment suite à un traitement médical, elle perdure tant que l'on persévère dans le cœur erroné. Le « Salut du cœur » est achevé lorsque le cœur retrouve sa limpidité en se débarrassant de la poussière. Quand notre cœur est sauvé, tout devient autour de nous l'objet de la joie.
Changer le cœur, c'est nettoyer le cœur de ses poussières pour être conforme à la volonté divine et pour être prêt à sauver les autres. Il est enseigné que l'on se sauve soi-même en sauvant autrui. Devenons plus attentifs aux personnes autour de nous qui souffrent de divers problèmes pour leur apporter notre aide et soutien.
Enfin, il est aussi important de veiller à l'usage de nos paroles puisqu'elles sont les expressions de notre cœur. Il est dit dans une anecdote sur la vie d'Oyasama : « Un seul mot parfois suffit. Il suffit parfois d'un seul souffle contrôlé pour que la paix règne chez soi. » (Anecdote 137) Les paroles sortant d'un cœur pur peuvent servir à relier les gens entre eux, mais au contraire celles sortant d'un cœur trouble/souillé risquent d'abîmer et de couper leurs liens. Changer notre cœur, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Je vous propose ainsi d'ajuster vos paroles de manière à ce qu'elles puissent réjouir les autres, les rassurer et les soutenir. Plus vous essayerez d'utiliser des mots gentils et respectueux, plus votre cœur deviendra lumineux, brillant.
À l'heure actuelle où je vous parle et vous, m'écoutez, notre cœur continue de battre sans répit grâce à la protection d'Oyagami. Il en va de même pour tous les autres organes et appareils qui fonctionnent dans notre corps. Nous pouvons d'ailleurs mouvoir nos mains et nos jambes à notre gré. Comme cela est gratifiant ! Prenons plus conscience de la grandeur de la protection divine qui fait fonctionner notre corps et témoignons notre sentiment de remerciements pour vivre chaque jour le cœur débordant de joie.
Permettez-moi de changer complètement de sujet de discours.
Comme je vous l'ai dit, je travaille à la Direction des Missions Étrangères de Tenrikyô. Il y a un an, début mars, la Direction a changé ses locaux. Certains d'entre vous connaissent certainement les anciens locaux de la Direction, avec des bâtiments séparés les uns des autres, causant des inconvénients non seulement aux visiteurs mais aussi aux membres du staff eux-mêmes. Cependant, après le déménagement, toutes les sections et l'école de langue TLI se sont retrouvées dans un même bâtiment, permettant de rendre plus fonctionnel et plus confortable notre travail. Cela a produit un autre effet bénéfique : les membres de la Direction ont plus d'occasions de se voir et de se parler, et se sentent plus soudés dans l'équipe. Je trouve cela tellement gratifiant.
À l'heure actuelle, en raison de la crise de coronavirus, diverses activités et programmes ont été annulés. Cependant, nous nous efforçons chaque jour de faire tout notre possible malgré ces conditions. Je ne peux m'empêcher d'espérer que la situation s'arrangera au plus vite et que les conditions s'amélioreront pour accueillir à nouveau les personnes venues de tous les endroits du monde.
En ce qui concerne le centre de mission relevant de la Direction des Missions Étrangères et son rôle, je vous invite à vous référer aux paroles de monsieur le Shimbashira prononcées lors de la célébration commémorative du dixième anniversaire du Centre de Tenrikyô en Océanie : « Le centre de mission n'est pas un simple organisme administratif de l'Église Mère ou de la Direction des Missions Étrangères, mais il doit servir d'un lieu central où tous les fidèles rattachés, quelle que soit l'église à laquelle ils appartiennent, puissent faire converger leurs prières pour le développement de la Voie dans chaque territoire. »
Je pense d'ailleurs que le centre de mission a pour tâche de devenir un lieu d'appui pour toutes les personnes rattachées qui se trouvent loin du Jiba, un lieu à travers lequel elles peuvent exprimer leur attachement au Jiba et faire converger leurs ardentes prières. Je trouverais magnifique que le centre de mission puisse servir de navette entre Dieu et les fidèles, quand la situation ne leur permet pas de retourner au Jiba.
Le mois prochain, le TEC célèbre le 51e anniversaire de sa fondation. La célébration aurait dû se tenir l'année dernière, mais à cause de la pandémie qui persiste depuis un an, elle a été reportée.
Lorsque le TEC a ouvert ses portes il y a 51 ans, je n'avais que 7 ans. Si je pense de la sorte, le temps qui s'est écoulé me paraît très, très long. Mais durant ces 51 ans, toutes les personnes rattachées au TEC ont apporté chacune leur sincérité et le « bâton » n'a cessé d'être transmis d'une génération à une autre, pour se poursuivre jusqu'à ce jour. Ce que le Shimbashira ne manque pas d'évoquer lors de la célébration commémorative d'un centre Tenrikyô, c'est l'importance de poursuivre la maturation de l'esprit en se rappelant les sentiments éprouvés par les personnes lors de la fondation du centre, et en gardant présent à l'esprit la résolution prise envers Dieu ce jour de la célébration.
La situation actuelle de crise sanitaire qui nous est montrée par Dieu peut être comparée à une maladie apparue sur le corps humain. De même que l'on se rend compte de l'importance de la santé quand on est malade, on a pris conscience cette fois-ci que la situation dite « normale » dont on jouissait avant ne relevait pas de la banalité. Je pense que, désormais, plus la vaccination contre la Covid sera généralisée, plus notre vie reprendra son cours comme avant. En attendant, veuillez continuer ce que vous pouvez faire dans de telles conditions restrictives, et réfléchissons dès maintenant comment faire pour travailler avec toujours ardeur et passion dès le retour à la normalité.
Suite au report de la célébration du TEC, vous avez certainement redoublé d'efforts en revoyant à la hausse votre objectif pour la maturation d'esprit. Certains d'entre vous pensent peut-être que la tâche a été bien accomplie, alors que d'autres regrettent de ne pas être allés au bout de leurs efforts. Cependant, il vous reste encore un mois avant la célébration. Pendant ce mois, veuillez penser davantage à Dieu, et poursuivez vos pas pour montrer, le jour de la célébration, votre travail de maturation spirituelle à travers l'exécution du Service.
Que le Tenrikyo Europe Centre devienne un lieu débordant de joie ou pas, cela repose sur votre volonté et vos actions. Je terminerai mes paroles en souhaitant également que le TEC devienne un lieu où tous ceux qui s'y rassemblent fassent converger leur cœur dans l'harmonie pour pouvoir s'épanouir tous ensemble.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.