Tenrikyo Europe Centre

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Discours du Service Mensuel de mai '22

Mariko HASEGAWA (Epouse du chef de TEC)

L'année qui vient de s'écouler a également été marquée du sceau de la pandémie de Coronavirus et de ses conséquences, qui ont fortement impacté le quotidien de tout un chacun. Le fait de prendre soin de ne pas oublier son masque ou son pass vaccinal au moment de sortir, de se laver les mains et de se rincer la bouche, ou bien d'aller se faire tester au moindre petit doute, constituent des actes qui nous sont apparus au cours de cette année comme une évidence.

Dans de telles circonstances, j'ai pu ressentir avec une grande intensité l'importance du Service et du Sazuke.

A chaque occasion, qu'il s'agisse d'une demande concernant la guérison des malades, l'apaisement de la crise sanitaire ou du conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous effectuons au TEC un Service spécial. Face à la souffrance humaine et au flot d'informations tragiques qui nous parviennent, il peut m'arriver d'être profondément déprimée lorsque je suis confrontée à ma propre impuissance à changer les choses. Cependant, j'ai remarqué qu'après le Service, mon coeur s'en trouvait immanquablement apaisé. Je comprenais ainsi qu'effectuer le Service n'était pas seulement une prière tournée vers le secours d'autrui, mais qu'il contribuait également à calmer les maux de celui qui en était l'auteur. Même si je ne suis que de peu d'influence, j'éprouve une véritable reconnaissance à être en capacité de transmettre comme cela mes prières à Dieu.

Un jour, une personne ayant des enfant est venue au TEC afin de demander conseil. Cette personne semblait avoir des soucis, et je n'étais pas rassurée car j'anticipais déjà le fait que ses problèmes portent sur l'éducation des enfants. En l'écoutant, j'ai compris que j'avais moi-même vécu une expérience similaire à la sienne, et lui ai donc fait part de mon ressenti à ce sujet. Elle-même a pu ainsi prendre conscience qu'elle n'était pas la seule à être passée par là, ce qui semble-t-il l'a un peu soulagé. Je lui ai ensuite administré le Sazuke, ce dont elle a été parfaitement ravi. Même si je ne suis pas en position de parler ou théoriser sur l'éducation des enfants, mon expérience peut malgré tout être utile aux gens, et le fait d'avoir pu réjouir autrui en lui administrant le Sazuke a été l'occasion de ressentir de nouveau au plus profond de moi le rôle du Yoboku.

Quelles que soient les circonstances, j'ai toujours la possibilité d'effectuer le Service et d'administrer le Sazuke aux personnes atteintes de maladies. C'était comme une évidence pour moi, mais j'ai réalisé qu'il s'agissait là d'une chose pleine de promesse suscitant toute ma reconnaissance.

Cette année, cela fait 10 ans exactement que mon mari a été nommé chef du Tenrikyô Europe Centre, en février 2012. Ces 10 années m'ont semblé très très longues. Dix années de nombreuses rencontres, de vie commune, mais aussi de séparations et d'événements douloureux. Il y a eu des journées à ce point chargées que je ne me rappelle même plus de quelle manière j'ai bien pu les surmonter, et j'ai vécu d'innombrables expériences, des bonnes comme des mauvaises. Un tournant majeur des ces 10 années pour moi a été la célébration du 51ème anniversaire de la fondation du TEC, au mois de septembre dernier. Les festivités avaient été repoussées d'une année par rapport au programme prévu. Conséquences de la pandémie de coronavirus toujours présente, les officiants et les participants au Service étaient loin d'être aussi nombreux qu'en temps normal, mais nous avons tout de même pu célébrer cet événement dans la joie et la sérénité. J'ai été vraiment très heureuse d'avoir pu accomplir sans encombre cette tâche avec vous tous.

A l'occasion de cette célébration, le Shimbashira nous a transmis le message suivant:

Pratiquer l'Enseignement consiste à vivre en nous basant sur le Modèle d'Oyasama. C'est de la sorte que nous pouvons avancer de manière certaine dans la maturité de notre esprit.

Et pour emprunter la Voie, il nous est important d'appliquer deux pratiques. Il s'agit du tanno et du Hinokishin.

Commençons par le tannô. Comme ce mot signifie aussi « le contentement », je pense que c'est le mécontentement qui nous empêche d'avoir et garder cet esprit. Devant tous les événements au quotidien, nous devrions nous efforcer de fonder notre pensée sur la volonté qu'Oyagami révéla lors de la Création, et dissiper tous les mécontentements en y éprouvant plutôt de la joie tout en rappelant ce qu'Oyasama nous a montré dans sa vie. Au fur et à mesure de tous ces efforts, nous pouvons cultiver l'esprit de tanno.

En ce qui concerne le Hinokishin, cela consiste à exprimer la joie de la foi dans notre conduite quotidienne. La base de cet acte étant la gratitude envers Oyagami, le plus important lors de la pratique du Hinokishin est d'éprouver de la reconnaissance pour toutes ses protections. Si nous pouvons nous sentir enveloppés dans sa grâce et soutenus par sa protection, la joie et la reconnaissance jaillissent en nous d'elles-mêmes et se traduisent dans notre conduite. Ainsi, le Hinokishin ne se pratique pas de façon routinière, mais sous différentes formes. Oyagami, reconnaissant la sincérité de telles attitudes, nous accorde ses bienfaits.

En suivant cette Voie, nous serons sauvés de toutes les souffrances du cœur à la mesure de nos attitudes mentales. L'important est donc de pratiquer ce qui nous a été enseigné en nous efforçant de purifier notre cœur, avec la gratitude envers la protection d'Oyagami. J'espère que vous développerez cette Voie pour suivre Oyasama, en traduisant l'Enseignement dans votre conduite et dans votre façon de penser, afin que la génération suivante puisse vous succéder dans ce cheminement.

Depuis toujours, je m'efforce de garder dans le cœur les mots « tannô et Hinokishin », et de les prononcer lors des services du matin et du soir en me déterminant comme suit : « aujourd'hui aussi, je ferai en sorte de passer cette journée avec l'esprit de tannô et de Hinokishin ». Pour moi qui manque souvent d'associer les actes à la parole, recevoir ces paroles en de pareilles circonstances m'a appris avec force l'importance qu'elles revêtaient. A savoir la notion de contentement, qui est la signification première de « tannô ». Cependant, on a beau nous répéter que toutes les maladies, les souffrances et autres malheurs qui nous tombent dessus sont la résultante de Dieu qui nous guide vers le meilleur, l'accepter de manière apaisée est une chose extrêmement difficile.

J'ai dit au début qu'effectuer le Service était un acte salvateur pour soi-même. Cependant, si l'on me posait la question de savoir si nous serions aussi sauvés en effectuant le Service à moitié endormis, ou en chantant de la même manière que nous prononcerions des formules magiques sans réfléchir à rien, je peux affirmer avec conviction que ce ne serait pas le cas. Les chants du Service ne sont pas des paroles magiques. Dans notre démarche visant à prier pour le secours d'autrui ou de soi, il est nécessaire d'avoir une réflexion sur notre disposition de cœur jusqu'à présent, d'exprimer nos excuses et notre reconnaissance, et de penser à la façon dont nous allons avancer maintenant. A travers le Service, nous balayons les poussières de notre cœur, qui en est ainsi purifié. Que ce soit dans le Service ou le Sazuke, nous faisons ce geste consistant à balayer notre poitrine. Avec un cœur purifié, notre cœur change, et des choses pour lesquelles nous étions incapables de nous réjouir auparavant sont maintenant l'objet de notre satisfaction. Et c'est cet état qui finalement va rentrer en connexion avec le secours d'autrui ou de soi.

Concernant le Hinokishin, j'ai appris autrefois que ce qui consistait à faire ce que nous voulions faire, selon notre propre convenance, n'était pas vraiment du Hinokishin. Je ne suis pas du tout en train de dire que c'est mal de vouloir faire Hinokishin en faisant valoir son domaine de prédilection. Je dis simplement que même s'agissant d'une tâche qui ne nous correspond pas ou pour laquelle nous pouvons avoir des réticences, ce qui importe est de l'accomplir avec un sentiment de gratitude envers Dieu. Il ne s'agit pas ici d'un petit boulot ou d'un acte bénévole que l'on accepte en raison d'un emploi du temps favorable ou de notre aptitude à le faire. J'ai le souvenir d'une personne à qui l'on demandait de faire Hinokishin, qui était disposée à faire la cuisine, mais refusait totalement de faire le nettoyage des toilettes. Ce n'est pas cela, faire Hinokishin.

Tout comme Dieu nous fait bénéficier de sa protection en tout temps, faisons en sorte nous aussi de nous adonner au Hinokishin en mettant de côté notre précieux temps, nos envies et notre convenance. Ce faisant, nous serons alors en mesure de retourner ses bienfaits à Dieu, qui développera en nous une vertu invisible à l'œil nu.

Dans un livre que j'ai lu il y a quelque temps, Motoo Matsuda, membre de l'Eglise-Mère, nous enseignait de manière très claire à propos de « tannô » :

Il va sans dire que ce qui coule invariablement à l'intérieur du Modèle est le principe du « secours ». Enfin, c'est le « tannô », autrement dit la « joie », qui correspond à la disposition et à l'utilisation de cœur à l'origine de toutes nos actions. Il y a des jours avec et des jours sans. Des moments heureux, des moments tristes et d'autres douloureux. Cela précisément parce que nous vivons ces moments. Quoi qu'il se passe, tout ce que nous vivons maintenant permet de poser les bases du bonheur qui arrive.

En cet instant je vis, c'est agréable, la joie et la reconnaissance dans le cœur

Un sourire sur le visage, des mots pour dire merci, s'adonner au Hinokishin

Ce n'est pas aussi facile à faire qu'à dire, mais c'est toujours avec cette disposition de cœur que je m'efforce de vivre au quotidien.

On peut voir dans l'Osashizu de nombreuses références faites aux maladies. Face à toutes ces demandes, Dieu dit toujours de « faire preuve de tannô ». Le fait que cela ait une résonance dans le cœur dépend de la purification ou non de celui-ci. Un cœur purifié rendra possible l'attitude de tannô, et de ce cœur pourra naître la joie. Le moyen pour purifier le cœur est l'exécution du Service, et les actes de gratitude constituent le Hinokishin.

Il a été annoncé qu'en 2026 seront célébrées les festivités pour le 140ème Anniversaire d'Oyasama. Je ne sais pas de quoi sera fait mon quotidien dans 3 ans, mais je suis bien déterminée à avancer pas à pas, au rythme qui sera le mien, en direction de cet événement.

Merci de votre attention.

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