Discours du Service Mensuel de novembre '13

Koichi IWAKIRI (Membre du comité du TEC)

Bonjour à vous tous. Nous venons d'achever dans l'exaltation la célébration du Service mensuel de novembre, et j'en suis très heureux. Comme j'ai été désigné pour le faire, je vais maintenant vous dire quelques mots. Je vous prie de m'accorder votre attention.

Comme vous le savez, nous sommes au cœur de la saison des trois ans, mille jours qui conduit au 130e Anniversaire de la Disparition d'Oyasama, et le Tenrikyo Europe Centre a annoncé les objectifs de maturité spirituelle et les résolutions du cœur pour cette saison des trois ans, mille jours. Je crois que vous savez qu'ils sont affichés sur la première page d'Info-TEC.

Bien, je voudrais vous parler aujourd'hui de la résolution du cœur de Tenrikyo.

Dans l'Ofudesaki que nous a donné Oyasama, il est écrit ce qui suit :

Réfléchissez bien, suivez-moi d'un cœur ferme !
Et la Voie pleine de promesse s'ouvrira.5-24

Si nous suivons la Voie enseignée par Oyasama, nous finirons à coup sûr par atteindre la Voie du bonheur. Mais, comme il est dit dans ce verset, avant d'y parvenir, Oyasama veut que nous affermissions d'abord notre cœur. Dans ce verset, il y a les mots « réfléchissez bien ». Ce mot de « Réfléchir » apparaît plus de 70 fois dans l'Ofudesaki, c'est pourquoi je crois qu'il a une profonde signification, et qu'il nous est demandé d'affermir notre cœur après avoir bien réfléchi à la volonté de Dieu Parent..

En outre, un Hymne de la Danse Sacrée nous dit:

Je ne vous oblige pas à vous mettre en route,
Tant que votre cœur n'est pas affermi.9-6

Il y est enseigné aux personnes qui n'arrivent pas à affermir leur cœur de ne pas insister. Autrement dit, si l'on n'affermit pas son cœur en réfléchissant bien à la volonté de Dieu Parent, nous ne pouvons même pas suivre l'enseignement d'Oyasama.

Pourquoi est-il donc si important d'affermir son cœur ? Comme vous le savez tous, le Tenrikyô enseigne que

« Le corps de l'homme est un prêt de Dieu ou un emprunt à Dieu.
Mais son cœur lui appartient en propre. »

Et il est écrit au 7e chapitre de la Doctrine de Tenrikyo comme suite.

« Puisque nous empruntons tous notre corps à Dieu Parent, il nous est essentiel de nous en servir conformément à la volonté de Dieu Parent. Incapables de discerner ce principe, nous voulons toujours faire passer avant tout notre vision d'homme et nous servir de notre corps à notre guise ; c'est pourquoi nous obscurcissons notre capacité naturelle de recevoir la protection de Dieu Parent, et devenons les artisans de notre propre malheur et angoisse. »

Selon le libre usage de notre cœur qui nous a été accordé, il peut arriver que les êtres humains ne soient pas heureux.

Que signifie la résolution du cœur pour le Tenrikyô ? Le Dictionnaire du Tenrikyô en donne l'explication suivante :

« Ce terme - avec ses variantes comprenant « la détermination », « le serment » et « l'affermissement » - se réfère à la compréhension de l'intention de Dieu Parent de sauver l'humanité et au serment et à la résolution de répondre à cette intention divine. On nous dit que le serment et la détermination, ancrés dans la foi, vont permettre à Dieu, le Parent de l'humanité, d'ouvrir la voie à de nouvelles possibilités de salut. »

Dans l'Ofudesaki, il est écrit ce qui suit :

À toute prière sincère d'un cœur résolu,
sur-le-champ même, ma liberté totale...7-43

Pour recevoir les protections de Dieu Parent, il est important de prier d'un cœur résolu.

En ce qui concerne la résolution du cœur, il nous a été laissé le remarquable Modèle d'Oyasama. Juste avant qu'Oyasama se rende invisible en 1887, il y eut des échanges tendus entre Oyasama, qui voulait hâter la célébration du Service, et le premier Shimbashira. À cette époque-là, célébrer le Service était contraire à la loi. Et au premier Shimbashira qui disait que l'on ne pouvait enfreindre la loi, Oyasama répondit que

« C'est parce que Dieu Parent existe que le monde existe ; le monde existe, donc toutes choses existent et parmi elles vos corps aussi ; du fait que vos corps existent, il y a des lois mais même si les lois existent, le principal, c'est la résolution de l'esprit ! »(La Vie d'Oyasama, X: La Porte Ouverte)

Dans la société actuelle, même si nous célébrons le Service, nous n'enfreignons pas la loi. Dans ce cas-là, pouvons-nous dire que pour célébrer le Service, il n'est pas nécessaire de déterminer notre cœur ? Non, nous ne pouvons pas parler ainsi. Mais plutôt, puisque nous vivons aujourd'hui dans ce monde tel qu'il est, il nous est demandé de célébrer le Service après avoir déterminé fermement notre cœur pour ne pas être emporté par le courant du monde.

Permettez-moi de vous parler un peu de ma propre détermination du cœur pour le 100e Anniversaire de la Disparition d'Oyasama. Le 26 janvier 1986, j'ai assisté au 100e Anniversaire au Jiba. Et quand je suis rentré à Paris, j'ai été détaché en Afrique à l'Église du Congo-Brazzaville sur ordre des Missions Étrangères, pendant 2 mois, du 9 février au 9 avril, en remplacement d'un membre des Missions Étrangères qui rentrait au Jiba.

C'était environ 2 semaines après mon arrivée au Congo, le 26 février, jour du Service mensuel de l'Église Mère, et il était vers 2 heures du matin. Alors que j'étais couché, j'ai soudain ressenti une douleur aiguë à une dent, et couché ou debout, la douleur m'était insupportable. Dans la chambre toute noire, tout en supportant la douleur, je réfléchissais beaucoup en me demandant si je ne devais pas me repentir de quelque chose. Puis une chose m'est venue à l'esprit. Cela concernait la résolution du cœur que j'avais prise 3 ans avant le 100e Anniversaire. J'avais résolu d'administrer le Sazuke une fois par jour pendant trois ans, mille jours. Cette résolution, je l'avais abandonnée entre temps, et je l'avais oubliée depuis longtemps déjà. J'en fus profondément choqué. Mais rien d'autre ne m'est venu à l'esprit que cette idée. Alors, j'ai renouvelé ma résolution du cœur, et j'ai demandé à Dieu Parent que ce mal de dent s'arrête dans les trois jours, parce que j'allais administrer 1 000 fois le Sazuke pendant mon séjour au Congo.

Il n'y avait pas de dentiste, ni de médicaments. C'était une demande en désespoir de cause. Le lendemain, sans mettre personne dans le secret, je me suis mis à faire à toute vitesse le tour des maisons des alentours pour accomplir le nombre de Sazuke. J'ai administré le Sazuke à 30 ou 40 personnes chaque jour, mais mon mal de dent ne se calmait toujours pas. Je ne pouvais pas ouvrir la bouche, et ne pouvais donc pas manger. Ma force physique avait vite diminué.

Puis le 3e jour est arrivé. Mon mal de dent ne se calmait pas du tout, et après avoir administré le Sazuke en faisant le tour du voisinage, je suis rentré à l'église en chancelant ; puis l'heure du dîner est arrivée. J'ai été épouvanté en voyant sur la table une assiette contenant un steak qui avait l'air très dur. Je ne pouvais rien y faire, car je n'avais mis personne au courant de mon mal de dent. L'air de rien, j'ai coupé la viande avec un couteau, entr'ouvert ma bouche malgré la douleur, et posé un morceau de viande sur la dent douloureuse. Pourquoi ai-je agi ainsi ? Cela vous sera sans doute difficile à comprendre, ce n'était pas une chose à faire, mais je voulais mettre Dieu Parent à l'épreuve. Puis j'ai refermé la bouche doucement. Normalement, en touchant la dent, j'aurais dû bondir de douleur. Mais je n'ai ressenti aucune douleur. Je n'y ai pas cru pendant un instant. Puis j'ai commencé à mâcher avec précaution. Pas la moindre douleur. C'était incroyable. Finalement, j'ai mangé goulûment comme si de rien n'était.

Ma joie à ce moment était incomparable. Tout comme je l'avais demandé, Dieu Parent, Oyagami, le 3e jour, m'avait manifesté son incroyable protection.

Puis 2 semaines plus tard, une fois encore, j'ai reçu les signes indicateurs et conducteurs de Dieu Parent. C'était le 14 mars. J'ai tout à coup souffert d'une terrible diarrhée, j'ai commencé à avoir de la fièvre et mal à la tête. J'avais beau réfléchir, je ne voyais pas quel écart de conduite j'avais fait. Comme je n'avais pas pu arrêter de transmettre le Sazuke, le 14 et le 15 je faisais mon tour comme auparavant. Le 15, après le Service du soir, je suis retourné dans ma chambre et j'ai pris ma température, laquelle s'élevait à 40 degrés. Après avoir beaucoup réfléchi, j'ai remarqué quelque chose.

Le sol des villages où je faisais ma ronde était sableux, et beaucoup de personnes âgées avaient mal aux yeux. Quand j'avais commencé ma tournée, je faisais le Sazuke après leur avoir donné du collyre que j'avais sur moi par hasard. Puis le collyre a été épuisé. Sur ce, ces personnes ont commencé à me dire que si je ne leur donnais pas de collyre, elles n'accepteraient pas de recevoir le Sazuke. Ce n'était pas étonnant car les gens pauvres ne peuvent pas acheter de médicaments. Bien sûr, il y avait aussi des personnes qui avaient de la diarrhée, des personnes qui avaient de la fièvre, des personnes qui avaient mal à la tête. Je leur disais : « Je ne suis pas un fournisseur de médicaments, je suis un missionnaire du Tenrikyô, et parce que le Riz sacré est plus efficace que les médicaments, prenez le Riz sacré et ensuite je vous ferai le Sazuke. »

Mais je me suis aperçu que lorsque j'avais la diarrhée, une forte fièvre ou un mal de tête, je ne prenais pas de Riz sacré, mais je cherchais seulement à prendre des médicaments. Vis-à-vis de Dieu Parent, Oyagami et des Congolais, j'avais honte. Alors je me suis tout de suite excusé, j'ai renoncé aux médicaments et pris le Riz sacré. J'ai appliqué le papier du riz sacré sur mon ventre et j'ai prié.

Le lendemain, le 16, étant un dimanche, je me suis reposé. Puis, tôt dans l'après-midi, j'ai beaucoup transpiré et ma fièvre et ma diarrhée se sont améliorées. Au Service du matin du lendemain, le 17, j'avais toujours mal à la tête, je chancelais encore un peu, mais en faisant la dense sacrée, je me suis trouvé complètement revigoré. J'ai senti que mon corps recouvrait sa vitalité. J'ai senti que j'étais maintenant en train de guérir. Cette merveilleuse sensation, je ne peux toujours pas l'oublier aujourd'hui. Ensuite, après le Service du matin, pendant le petit-déjeuner, mon corps avait recouvré son état normal.

Comme résultat, pendant les 2 mois que j'ai passés au Congo, j'ai pu accomplir ma résolution du cœur, et j'étais content d'avoir pu le faire. Mais la vraie joie qui est gravée dans mon cœur, c'est que grâce au merveilleux Salut, j'ai perçu l'existence de Dieu Parent et d'Oyasama. Cette expérience que j'ai obtenue en accomplissant ma résolution du cœur est devenue le trésor de ma vie, et le fondement de la foi qui me soutient encore 30 ans après.

La première personne du Tenrikyô qui a pris une résolution du cœur était le mari d'Oyasama : il s'appelait Zembei NAKAYAMA. Le premier chapitre de La Vie d'Oyasama décrit comme suit le jour du 26 Octobre 1838 où il fut décidé qu'Oyasama serait le temple de Dieu.

« Miki à jeun, sans sommeil, inconsciente du jour et de la nuit, ne cessait de transmettre la volonté de Dieu et sa fatigue, sa tension semblaient si extrêmes que l'on pouvait craindre pour sa vie. Puisqu'il n'y avait aucune autre solution, Zembei décida de céder : le vingt-sixième jour à huit heures du matin, il déclara donc sous le coup d'une ferme résolution : “Je vous donne Miki.” »

Trois jours après la révélation divine « Donnez-moi Miki pour Temple de Dieu », et après avoir mûrement réfléchi, finissant par abandonner le sens commun, son mari Zembei a obéi à la volonté de Dieu Parent sous le coup d'une ferme résolution.

Je crois que nous devons être profondément conscients que c'est grâce à la détermination de Zembei que notre foi du Tenrikyô existe aujourd'hui.

Merci de votre aimable attention.

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