Discours du Service mensuel de novembre '10

Koichi IWAKIRI (Membre du comité du TEC)

Je suis très heureux d'avoir pu célébrer le Service Mensuel du mois de Novembre de la 173e année de Tenrikyo avec vous. Aujourd'hui, c'est à moi qu'a été confié le discours de fin de service, merci de m'accorder votre attention.

Comme vous le savez tous, le 5 septembre dernier, nous avons célébré le Service commémorant le 40e anniversaire de la fondation du TEC. Et le 4 septembre a eu lieu la 1ère assemblée de l'Association Européenne des Femmes de Tenrikyo. Ce grand rassemblement de Youboku venus de toute l'Europe autour du Shimbashira et de son épouse restera dans les mémoires.

Moi-même, cela fait plus de 35 ans que je suis parmi vous, et quand je repense au moment où j'ai été affecté ici, je ressens une grande émotion.

Mais pour vous les Youboku qui venez au TEC, ces 40 ans, ce n'est que des jours mis bout-à-bout. Partant de la constatation que la succession des jours est très importante, je me suis interrogé sur le chemin que mes jours suivaient, et je ne suis pas particulièrement fière du résultat.

Dans l'Ofudesaki, l'un des trois textes originaux de Tenrikyo, qu'Oyasama, notre fondatrice, a écrit de sa main, l'on trouve les 3 versets suivant :

Pour Tsukihi, les êtres de la terre entière sont ses enfants.
Il est plein d'amour pour eux. (XVII-68)

Mais par ignorance, il y a toujours
de la poussière dans vos réflexions. (XVII-69)

Pensez plutôt au regret de Dieu !
Il est au-delà de toute expression ! (XVII-70)

Même si personnellement, j'essaie de vivre ma vie dans une disposition de cœur conforme à la Vie de Joie, du point de vue d'Oyagami-sama et d'Oyasama, je suis sûr qu'ils n'y verraient qu'un amoncellement de poussières et je vous prie de bien vouloir m'en excuser.

Les 3 versets précédents sont suivis de ces 2 versets :

Je ne parlerai plus comme avant.
Désormais pour vous, il s'agira uniquement de «saisir». (XVII-71)

Qui sait ce dont je parlerai plus tard.
Je vous demande seulement de méditer. (XVII-72)

Je pense que les mots «saisir» et «méditer» qui apparaissent dans ces versets ont un sens très important. Tous autant que nous sommes, que ce soit au travail ou en privé, jour après jour, nous créons des liens avec ce qui nous entoure. Je pense que ces 2 versets nous enseigne comment «saisir» et «méditer» les choses qui nous entourent afin de mener une Vie de Joie. Je pense que «saisir» correctement, «méditer» correctement sont des compétences essentielles pour la Vie de Joie.

Et je pense que c'est le principe de la chose prêtée / empruntée qui rend cette faculté de «saisir» et «méditer» possible.

Je pense que, parmi les gens assistant aujourd'hui au Service, il y a des personnes qui ne sont pas totalement familières avec des préceptes comme la «Vie de Joie» ou la chose prêtée / empruntée, je vais donc les expliqués brièvement.

D'abord, au sujet de la Vie de Joie, il est écrit dans l'Ofudesaki :

Le nom Tsukihi désigne Oyagami-sama.
Si Tsukihi a entrepris la Création de l'homme,
c'est pour le voir dans l'excursion joyeuse de sa vie. (XIV-25)

Dans la doctrine de Tenrikyo, il est expliqué : A l'Origine, ce monde était une immense étendue d'eau boueuse. Oyagami, Tsukihi, trouvant insipide ce chaos, eut l'idée de créer l'homme et de se réjouir ensemble en le voyant mener une Vie de Joie.

On peut donc dire que la Vie de Joie est le but qui fit créer les hommes à Oyagami-sama. Mais du point de vue des hommes, le but de leur création est leur présence sur Terre.

Il est enseigné que la Vie de Joie est une existence débordante d'allégresse. Quoi que l'on voit ou entende, où que l'on aille, où que l'on vive, quel que soit notre travail, quels que soient les gens avec qui l'on est, c'est une vie faite de bonheur, de joie et de remerciements.

Concernant le principe de la chose prêtée / empruntée, il est écrit dans l'Ofudesaki :

Tout corps humain est un prêt de Dieu.
Mais à quoi pensent les hommes quand ils s'en servent ? (III-126)

Tout corps humain est un prêt de Dieu.
Ne voyez-vous pas là la liberté totale de Dieu ? (III-126)

Et dans l'Okakisage :

S'il s'agit de l'homme, son corps est un prêt de Dieu, un emprunt à Dieu, seul son cœur lui appartient en propre.

Cet enseignement nous apprend tous les corps humains sont un prêt d'Oyagami-sama, que l'homme emprunte son corps à Oyagami-sama et que seul son cœur lui appartient en propre.

Maintenant que ces précisions ont été faites, revenons à mon sujet. Je pense qu'après avoir pleinement compris le principe de la chose prêtée / empruntée, il faut la mettre en œuvre dans notre vie de tous les jours.

Pourquoi me demanderez-vous. Parce qu'à partir de ce principe, nous pourrons nous approprier plus facilement les autres principes de Tenrikyo. Le premier étant : «Oyagami-sama étant le Parent de tous les hommes, tous les hommes sont ses enfants». Ce simple principe peut alors être saisi de manière beaucoup plus clairement et profondément.

Oyagami-sama est apparu pour la 1ère fois en ce monde le 26 octobre 1838 en faisant d'Oyasama, Nakayama Miki, son temple. Et pendant 50 longues années, en se servant d'Oyasama, il a révélé la Vérité sur la création des hommes.

Nous les hommes, empruntons à notre vrai parent notre corps. Comme nous avons un tel lien indéfectible, cela permet d'élever notre conscience et nous permet de croire en Oyagami-sama notre vrai parent, de le révérer, et de réaliser que nous vivons au sein de sa protection.

En regardant tous les jours les hommes mener leur vie, que peut bien ressentir Oyagami-sama ?

Dans l'Ofudesaki, il y a de nombreux versets chantant ce sentiment d'Oyagami-sama. Je vais en citer quelques-uns.

Pour moi, Dieu, qui ai créé ce monde,
tous les êtres de la terre sont mes enfants. (IV-62)

Pour Dieu, tous les êtres de la terre sont ses enfants.
Qu'ils me voient tous comme leur Parent ! (IV-79)

Pareil à l'homme qui pense à son enfant,
je m'inquiète de ce terrible chemin périlleux. (VII-9)

Quel que soit le ton employé pour vous convaincre,
mon seul désir est toujours de vous sauver. (VII-26)

Quel que soit le Salut entrepris,
puisque le Parent véritable est là, tout est assuré. (VII-101)

Pour Tsukihi, les êtres de la terre entière sont ses enfants.
Son cœur brûle seulement de les sauver. (XVII-16)

Pour Tsukihi, les êtres de la terre entière sont ses enfants.
Il n'est pour eux qu'amour débordant. (XVII-16)

A cette simple lecture, nous pouvons prendre conscience de la peine au cœur d'Oyagami-sama, vrai parent des Hommes, et pour qui chacun est son enfant chéri.

Et je pense que nous, ses enfants chéris, devons prendre plus conscience que son amour de Parent toujours débordant.

Ainsi, je ressens l'amour du Parent qui cherche à sauver les hommes quoi qu'il arrive, que ceux-ci, à cause de la maladie ou de problèmes personnels vivent jour après jour dans la tristesse, ou se disputent, ou détestent, ou peuvent parfois aller jusqu'au meurtre.

Dans les anecdotes sur la vie d'Oyasama, il est rapporté l'histoire suivante :

164. Il n'y a qu'amour

Dans le cahier de souvenirs des paroles d'Oyasama consignés par Ihachirô Yamada, à la date du 28 mars 1885, il est écrit : ... Vous dites «Dieu» et vous vous demandez où Dieu se trouve. Dieu n'est pas en dehors de ce corps. En outre, le dedans ne se distingue pas du dehors. Cela veut dire que les hommes du monde entier sont tous enfants de Dieu. Imaginez toujours vos propres enfants. Pour eux, il n'y a qu'amour. ... Si les paysans souhaitent l'abondance pour leurs récoltes, eh bien ! Dieu, de son côté, y pense aussi d'une manière ou d'une autre. ... En outre, si seulement Dieu reconnaît le fond du cœur des hommes, alors à tout jamais il s'arc-boutera pour eux.

Nous, les hommes qui sommes les enfants d'Oyagami-sama, nous, qui venons de prendre conscience de cet amour du Parent, devons toujours croire en notre Parent et faire de notre mieux pour le satisfaire, et devenir un cœur sincère.

Où que l'on soit, quoi que l'on fasse, continuellement ressentir le Cœur du Parent, interroger profondément ce Cœur, ressentir dans notre corps ce Cœur du parent plein d'amour, éprouver de la reconnaissance dans toutes les parties de notre corps envers le Cœur du Parent qui ne pense qu'au salut. C'est cela le fondement de la foi de Tenrikyo.

Et s'il y a un lien de parentalité entre Oyagami-sama et chacun des êtres humains, cela signifie naturellement que les hommes sont tous frères et sœurs.

Notre rôle de croyants est donc de faire connaître cette Vie de Joie aux personnes désirant arrêter de souffrir ou être sauvées. Et si cette personne fait à son tour découvrir l'Enseignement à une autre personne qui souffre de drames personnels ou de maladie, et fait en sorte que cette personne suive avec nous la voie de la Vie de Joie, je pense que là est la véritable démonstration du fait que nous soyons tous frères et sœurs. Une fois compris l'identité du vrai Parent, nous pouvons facilement prendre conscience du fait que nous sommes tous frères et sœurs.

La 2ème raison qui me fait penser que «saisir» et «méditer» est indispensable à la Vie de Joie, est qu'une fois cet Enseignement connu, l'homme peut se séparer de son avidité sans borne.

Comme il est enseigné que seul notre cœur nous appartient en propre, cela signifie que rien d'autre au monde ne lui appartient. Toutes les choses qui sont autour de moi maintenant, toutes sont prêtées par Oyagami-sama qui nous permet de les utiliser à notre guise.

Et pourquoi cette permission ? Pour que nous gouttions à la Vie de Joie. On peut donc penser que ce monde dans son entier a été créé pour nous faire goûter à la Vie de Joie.

Son corps, ses parents, ses frères et sœurs, sa nationalité, son environnement, etc. L'homme reçoit tout cela en un instant le lors de sa naissance. Même concernant le mariage, nous avons l'impression que le choix de notre mari, de notre femme, de nos enfants est personnel, mais si l'on réfléchit bien, je pense que l'on peut dire que tout nous est offert.

Même la mort. Sans la protection d'Oyagami-sama, nous ne pouvons pas respirer. On peut donc dire que ce monde nous est à la fois offert par Oyagami-sama, et que tout ce qui se passe autour de nous entre dans son dessein.

Le point essentiel étant qu'il est enseigné qu'aussi bien le monde qui nous est offert que tout ce qui entre dans le dessein d'Oyagami-sama se reflète en nous suivant notre disposition de cœur. Dans ce monde, tout est chose prêtée / empruntée, seul notre cœur nous appartient en propre.

Dans l'Ofudesaki, il est écrit :

Tant que chacun ignorera que son corps est un emprunt,
il ne comprendra rien à rien. (III-137)

Je pense qu'il est donc important qu'à chaque instant, au milieu de ce monde offert par Oyagami-sama, nous ressentions l'amour du Parent. C'est pour cela, je pense, que «saisir» et «méditer» sont une partie de la Vie de Joie.

Je voudrais donc que tous ensemble, nous faisions notre le principe de la chose prêtée / empruntée, que nous gardions toujours à l'esprit notre vrai Parent, qui fait de nous tous des frères et sœurs, que nous oublions notre avidité, et qu'à l'unisson des cœurs, nous menions la Vie de Joie.

Merci de votre attention.

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