Discours du Service Mensuel de juin '13

Hironori KOBAYASHI (Membre du comité du TEC)

Je suis très heureux d'avoir célébré avec vous tous le Service mensuel du mois de juin. Comme c'est mon rôle, je vais dès maintenant prononcer mon discours. Vous devez êtes un peu fatigués après ce long moment commencé à 10h30, mais je vous prie de rester encore quelques instants.

Aujourd'hui, je voudrais réfléchir un peu à propos de « la chose prêtée/ empruntée », bien que je ne dispose pas de beaucoup de temps pour cela.
Notre corps est un emprunt fait à Dieu, et c'est le coeur/esprit de chacun qui emprunte ce corps : voilà quel est l'enseignement de « la chose prêtée/ empruntée ».
Bien que l'on dise que notre corps est un emprunt fait à Dieu, ce fait n'est écrit nulle part dans notre corps. C'est pourquoi il nous est difficile d'avoir conscience dans notre vie quotidienne que notre corps est un emprunt fait à Dieu.

Oyasama, dans l'Ofudesaki qu'elle a écrit de sa main, note ceci :

Tant que chacun ignorera que son corps est un emprunt,
il ne comprendra rien à rien.(Ofudesaki, III-137)

Il est écrit que si l'on ne sait pas que notre corps est un emprunt fait à Dieu, alors on ne comprend rien. Voilà pourquoi c'est une chose qu'il est nécessaire et essentiel de savoir.

Eh bien, ce corps emprunté à Dieu, de quoi s'agit-il?
D'abord, si l'on dit que notre corps est un emprunt fait à Dieu, il ne s'agit cependant pas simplement d'un emprunt de chair. Notre corps est un emprunt parce que les fonctions protectrices de Dieu sont à l'œuvre à l'intérieur de lui. Oyasama a expliqué comme suit qu'un nom divin est attaché à chacune des Dix fonctions protectrices à l'œuvre dans le corps humain :

Kunitokotachi-no-mikoto :
la fonction de la vue et des humeurs dans le corps humain; celle de l'eau dans le monde extérieur.

Omotari-no-mikoto :
celle de la chaleur dans le corps; celle du feu dans le monde.

Kunisazuchi-no-mikoto :
celle des premiers organes génitaux féminins, de la peau et de la conjonction dans le corps; celle de toute jonction dans le monde.

Tsukiyomi-no-mikoto :
celle des premiers organes génitaux masculins, des os et de la charpente dans le corps; celle de toute charpente dans le monde.

Kumoyomi-no-mikoto :
celle de l'absorption-éjection dans le corps; celle de la montée-retombée de l'humide dans le monde.

Kashikone-no-mikoto :
celle du souffle-parole dans le corps; celle de l'air dans le monde.

Taishokuten-no-mikoto :
la charge de couper à la naissance le cordon ombilical et de rendre le souffle au moment de la disparition; la fonction protectrice de toute coupure dans le monde.

Ôtonobe-no-mikoto :
la charge à la naissance d'attirer l'enfant hors de la matrice; la fonction protectrice de toute attraction dans le monde.

Izanagi-no-mikoto : Modèle de l'homme, Semence.

Izanami-no-mikoto : Modèle de la femme, Semis.

Si nous sommes en vie, c'est que les fonctions protectrices de Dieu œuvrent à l'intérieur de notre corps. C'est là la preuve que notre corps est un emprunt. Si lesdites fonctions protectrices de Dieu disparaissent de notre corps, il en résulte généralement que nous mourons.
Nous rendons à Dieu le corps que nous lui avons emprunté, et nous empruntons un nouveau corps, ce qui signifie que nous renaissons en ce monde : on ne dira pas que c'est « mourir », mais « disparaître pour renaître ». « Disparaître pour renaître », on peut dire que ce n'est pas seulement restituer son corps de chair, mais que c'est restituer les fonctions protectrices de Dieu. En d'autres termes, on peut dire que les fonctions protectrices que nous avions empruntées à Dieu sont épuisées.

De plus, dans l'ensemble de ces fonctions protectrices de Dieu, il y a des fonctions protectrices qui agissent dans le monde extérieur en correspondance avec les fonctions protectrices qui agissent dans le corps humain. Par exemple, la fonction protectrice de la « chaleur » dans le corps humain, c'est le « feu » dans le monde, la fonction protectrice « de la vue et des humeurs » dans le corps humain, c'est l'« eau » dans le monde.

En bref, les fonctions protectrices de Dieu n'agissent pas seulement dans le corps humain, elles agissent en même temps dans le monde. Les fonctions protectrices de Dieu auraient beau agir à l'intérieur du corps, s'il n'y avait pas les fonctions protectrices du feu, de l'eau, du vent, nous ne pourrions pas nous maintenir en vie. Inversement, quel que soit le grand nombre des fonctions protectrices dans le monde, s'il n'y avait pas de fonctions protectrices à l'intérieur de notre corps, nous ne pourrions pas vivre.

Ainsi, le fait d'emprunter un corps n'est pas simplement emprunter les fonctions protectrices de l'intérieur du corps, c'est en même temps emprunter les fonctions protectrices du monde. Si l'on réfléchit ainsi, on peut dire que ce qui est emprunté à Dieu n'est pas seulement un corps, mais toute chose, depuis l'environnement naturel jusqu'aux relations humaines, à l'exception de notre cœur.

Il est écrit dans l'Ofudesaki :

Ceci, cela, tout, le monde entier est le corps de Dieu.
Réfléchissez-y donc !(Ofudesaki, III-40), V-74)

Tout corps humain est un prêt de Dieu.
Mais à quoi pensent les hommes quand ils s'en servent ?(Ofudesaki, III-41)

Pour réfléchir à « la chose prêtée/ empruntée » je vais donner un exemple.
Au marché, on achète du poisson. La personne qui paie ce poisson en devient le possesseur. Eh bien, cette personne qui a acheté ce poisson, quelle somme a-t-elle dû payer au poisson ? En fait, la personne qui a acheté le poisson ne dépense même pas un centime pour le poisson même. Les poissons qui nagent dans la mer ou les rivières ne portent pas sur eux d'étiquette avec leur prix. De même qu'il n'existe pas de droit de propriété. Le prix payé par la personne qui a acheté le poisson au marché est seulement versé à un être humain, il n'est pas du tout payé au poisson. Bien sûr, on ne verra aucun problème au fait que la personne qui a acheté le poisson dise qu'il lui appartient. Parce que c'est la règle dans la société humaine. Si la personne qui a acheté le poisson a payé, c'est au vendeur de poissons qu'elle a payé. Et le vendeur de poissons a payé le pêcheur ou l'intermédiaire. C'est pourquoi personne ne paie le poisson même. En bref, l'argent a payé les efforts des personnes, et le poisson est « gratuit ».

On peut dire la même chose, non seulement du poisson, mais aussi des plantes et des ressources. Tout est « gratuit ». Pour le dire avec les mots de l'Ofudesaki, tout est le « corps de Dieu ».

Les poissons comme les êtres humains ne peuvent pas vivre sans les fonctions protectrices de Dieu. C'est pourquoi, si l'on réfléchit à partir de « la chose prêtée/ empruntée », on voit que ce poisson acheté, c'est un emprunt fait à Dieu.

Mais si quelqu'un dit à l'acheteur : « ce poisson n'est pas à toi », ce dernier insistera : « si, ce poisson est à moi ». Parce que, s'il n'était pas à lui, il pourrait être à quelqu'un d'autre. Bien qu'il l'ait payé, il serait embêté qu'il soit à quelqu'un d'autre. Mais cela est le discours du propriétaire dans la société humaine, alors que dans la relation entre Dieu et nous, tout est invariablement un emprunt à Dieu.

Par conséquent, ne peut-on pas interpréter ces paroles de l'Ofudesaki « Mais à quoi pensent les hommes quand ils s'en servent ? », comme un reproche : « Est-ce que vous ne vous en servez pas en pensant que cela vous appartient ? » Si nous pensons que ce que nous avons emprunté à Dieu nous appartient, vouloir s'approprier toute chose n'est-ce pas un obstacle à la « Vie de Joie » ?

Je m'écarte un peu du sujet, mais il paraît qu'Oyasama a déclaré à un homme qui faisait du commerce : « Commerçant, achète cher et vend bon marché ! » D'habitude, on achète bon marché et l'on vend cher. Mais si l'on se base sur l'enseignement de « la chose prêtée/ empruntée », on comprend après réflexion le sens de ces paroles.

L'argent ne sert pas à payer des choses, mais les efforts accomplis par des personnes jusqu'au moment où ces choses passent dans les mains des acheteurs. C'est pourquoi acheter bon marché revient à dévaloriser les efforts de ces personnes.

Acheter bon marché en marchandant, vendre cher en usant d'habiles paroles, nous procurent de la satisfaction, mais il faut prêter attention au fait que parfois on veut s'en vanter, que parfois on peut voler les efforts de quelqu'un d'autre.

D'autre part, à propos de notre cœur qui emprunte le corps, Oyasama nous a enseigné que « seul notre cœur nous appartient ». En d'autres termes, dire « ceci m'appartient » ne concerne que notre cœur. Puis il nous est enseigné quelle sorte de chose chacun selon son cœur peut emprunter à Dieu.

Ce qu'on emprunte aujourd'hui, c'est Dieu qui décide de nous le donner selon la façon dont nous avons utilisé notre cœur par le passé, et notre façon d'utiliser notre cœur actuellement et dans le futur modifiera ce que nous emprunterons.

Pour le dire simplement, dans le cas où des personnes qui utilisent avec soin les choses qu'elles possèdent actuellement emprunteront à nouveau des choses à Dieu, elles voudront traiter plus soigneusement encore ces choses qu'elles emprunteront. Inversement, dans le cas où des personnes qui traitent sans égards les choses qu'elles possèdent actuellement emprunteront à nouveau des choses à Dieu, elles ne pourront s'empêcher de traiter à nouveau sans égard ces choses qu'elles emprunteront, ou elles ne pourront plus en emprunter.

Si l'on considère le fait que tout est un emprunt à Dieu, alors non seulement le corps et les choses, mais aussi l'épouse, le mari, les parents, les enfants, les frères et sœurs, les amis, les supérieurs, les subordonnés, les collègues, toutes ces relations humaines sont empruntées à Dieu, et on peut ajouter qu'il en est de même de la maison, du travail, des talents, etc.

Mais comme chacun, suivant son cœur, utilise les choses en bien ou en mal, on ne peut absolument pas juger comment une personne agit seulement d'après son apparence ou d'après le nombre de choses qu'elle possède. Les gens qui accordent de l'importance à l'argent ne seront pas nécessairement milliardaires à l'avenir.

Même si une chose semble bonne à nos yeux, elle sera alors source de beaucoup d'épreuves. De plus, même si elle ne semble pas une aussi bonne chose à nos yeux, pendant qu'on en fait usage, on s'y attache, et quoi qu'on en pense, elle a des chances de devenir la chose à laquelle on accorde le plus d'importance.

Tout le monde, chacun dans son corps ou dans son environnement, est confronté à de plus ou moins grands problèmes, mais tous se rapportent aux choses que nous avons empruntées à Dieu.

Oyasama nous a enseigné que Dieu, au moyen de notre corps et de notre environnement, nous guide en vue d'avoir un cœur qui permette de vivre la Vie de Joie.

Nous qui écoutons cet enseignement, en voyant des personnes qui souffrent de maladies et de drames personnels, ou en en entendant parler, nous ne cherchons pas à scruter le cœur de ces personnes, mais nous considérons que ce sont des choses qui nous sont montrées, et nous devons avoir un cœur qui comprenne vraiment que ce qu'on y voit, c'est la manifestation de la volonté de Dieu.

Aujourd'hui, je vous ai donné quelques réflexions sur l'enseignement de « la chose prêtée/ empruntée » malgré le peu de temps dont j'ai disposé. Comme nous avons souvent déja écouté cet enseignement, il est nécessaire, non pas de savoir si nous l'avons bien compris ou à peu près compris, mais de l'approfondir ensemble.

Cet été, au TEC, auront lieu la Tenrikyo Europe Reunion, le Séminaire et « Palette » pour les jeunes. A ces occasions, je souhaite que tous ensemble nous approfondissions l'enseignement d'Oyasama.

Enfin, je veux terminer mon discours d'aujourd'hui en lisant la dernière partie du chapitre VII de la Doctrine de Tenrikyô, « Kashimono Karimono, la chose prêtée/ empruntée ».

Le bonheur d'un individu ne dépend pas de son environnement, et les joies et souffrances de l'existence ne se jugent pas de l'extérieur. Tout se détermine en fonction de l'attitude de chacun. Avoir une attitude mentale juste, s'efforcer de vivre dans la joie jour après jour, tel est le chemin de la foi.

Pour résumer, réfléchir mûrement sur la loi du corps prêté/ emprunté, prendre conscience du libre usage laissé à notre cœur, ne jamais négliger de balayer jour après jour les poussières intérieures et puis vivre, quelles que soient les circonstances, avec un cœur toujours prêt à secourir autrui, en s'attachant au Modèle laissé par Oyasama et en s'appuyant totalement sur Oyagami, tels sont les principes directeurs pour tout enfant de la Voie. Là, plus rien ne peut obscurcir notre cœur ni celui des autres, il n'y a plus que la joie de pouvoir vivre en accord avec la volonté d'Oyagami et d'être guidé par lui.

Le monde dans son entier appartient à Tsukihi.
Tout corps humain est un prêt de Tsukihi.(Ofudesaki, VI-120)

(Chapitre VII de la Doctrine de Tenrikyô :
« Kashimono Karimono, la chose prêtée/empruntée »)

Je vous remercie de votre aimable attention.

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